Traduction d’un livre de Jessie Penn-Lewis.

L’original a été publié en anglais à l’adresse suivante : The Overcomer Literature Trust, Carn Glaze, Munster Road, Pakstone, Dorset, Angleterre.
Nous publions la traduction en français d’une version abrégée du livre de Jessie Penn-Lewis. Ce livre jette une vive lumière sur l’œuvre de la croix et la marche par l’esprit.

L’histoire de Josué et du peuple d’Israël sur les rives du Jourdain, la traversée de ce fleuve, pour entrer en Canaan, et la guerre qui s’en suivit pour prendre possession du pays, sont une illustration remarquable de l’Eglise de Christ introduite sur le champ de bataille.

Le premier chapitre du livre nous présente le chef humain choisi par l’Eternel pour conduire Israël à travers le Jourdain, jusqu’en Canaan, afin d’affronter la bataille dans ce pays. Les noms de Josué et de Jésus ont la même racine, mais Josué, est le mot de l’Ancien Testament, tandis que Jésus est celui du Nouveau. Josué (Jésus) est celui qui est choisi pour conduire Israël en Canaan.

Josué reçoit l’ordre d’être fort, ayant pour tout équipement la Parole de Dieu et une obéissance implicite à cette Parole. Tel était aussi l’équipement de notre Seigneur Jésus-Christ. Le Seigneur déclarait qu’Il vivait de la Parole de Dieu et que Sa nourriture était de faire la volonté de Son Père (Mat. 4 :4 ; Jean 4 :34). Tout ce que Josué avait à faire était de recevoir les instructions qui lui étaient données par Dieu et de diriger le peuple sous Ses ordres.

Certains cantiques dépeignent Canaan comme étant le ciel ; mais au ciel, il n’y a ni péché, ni guerre ! Or le péché et la guerre existaient en Canaan ! Canaan préfigure donc plutôt une étape de la vie chrétienne.

Il y eut pour Israël l’étape du désert, hors duquel Josué le conduisit jusqu’en Canaan, en traversant le Jourdain. Et il y eut l’autre rive du Jourdain, qui signifiait pour le peuple la guerre, en vue d’entrer en possession du pays. Dans le désert, en deçà du fleuve, les Israélites avaient eu à faire avec leurs propres difficultés concernant la conduite qu’ils avaient à tenir. Il leur fallait de l’eau, et, faute d ‘en trouver, ils furent remplis d’un esprit de murmure et de rébellion ; telle fut l’étape du désert, alors que Moïse, l’homme de Dieu, avait à les supporter et à se tenir à la brèche entre eux et Dieu, quelquefois en intercesseur, afin qu’Il ne les détruise pas.

Mais il vint un jour où Dieu dit à Josué : « Moïse, mon serviteur, est mort. Maintenant lève-toi, passe le Jourdain, toi et tout ce peuple, pour entrer au pays que je donne aux enfants d’Israël ». « Et tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne ». (Josué 1 :2-3)

Avant même d’avoir traversé le Jourdain, ils avaient la garantie de la Parole de Dieu, que tout lieu que foulerait la plante de leurs pieds LEUR AVAIT ETE DONNE D’AVANCE. Mais ils avaient à y marcher, à prendre possession du pays pied à pied, car Dieu ne le leur avait pas mis dans les mains en leur disant : « Maintenant, vous le possédez, et vous n’avez plus rien à faire ». Il avait dit : « Je vous l’ai donné. Maintenant vous devez en prendre possession pas à pas ». Il était d’une importance vitale que Josué ait compris ce point à fond : à savoir, que le territoire qui s’étendait devant lui, avait été donné par Yaweh à Israël, et cela, avant qu’il commence à le conquérir, afin que ses actes découlent toujours d’une attitude de foi en une victoire assurée.

En poursuivant notre lecture, nous verrons combien, du côté de Josué, il était nécessaire qu’il soit fort et plein de courage afin de pouvoir collaborer avec Dieu dans l’accomplissement de Ses promesses. Quelles puissances dans ces paroles ! « Fortifie-toi seulement et prends courage, car c’est toi qui mettras ce peuple en possession du pays ». Ces paroles soulignent le fait que Josué était responsable de son courage. « Fortifie-toi SEULEMENT… « , avait dit l’Eternel. Tout enfant de Dieu doit être attentif à cela dans le combat actuel. Nous sommes responsables de ne pas nous laisser décourager, ni déprimer, même pour un instant, en cédant aux tentations de l’ennemi, qui veut détourner nos yeux de Dieu. Soyez persuadés que tout découragement vient de l’ennemi et que vous ne devez y céder ou y donner accès à aucun prix, quelles que soient les circonstances.

La parole de Dieu, clef de la victoire.

Josué n’est pas laissé dans l’incertitude quant à la méthode à employer pour être rempli de courage. Il lui est enjoint de s’en tenir aux commandements de Dieu, tels qu’ils sont décrits dans la loi, « en agissant fidèlement selon toute la loi…Ne t’en détourne ni à droite, ni à gauche, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras ». Obéissance implicite, indéfectible à la Parole de Dieu !

« Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche, médite le jour et nuit » (v.8). Si Josué vivait maintenant, combien de temps consacrerait-il à la lecture des romans ? Il est permis de se demander s’il aurait été le vaillant chef d’Israël, les conduisant à la victoire, s’il s’était nourri de la littérature contemporaine !

Il est vain de s’attendre au succès ou à la victoire sur le champ de bataille spirituel, à moins qu’on ne soit préparé à prendre la Parole de Dieu comme seule et unique Autorité. Il faut être décidé à lui obéir implicitement, sans transiger. Nous ne devons nous détourner de la Parole de Dieu ni à droite, ni à gauche, même dans une infime mesure. Assurons-nous de ce que déclare le Livre de Dieu et tenons-nous-en à Ses déclarations sans questionner ou raisonner. Alors Dieu sera avec nous. Il ne s’agit pas seulement de se soumettre intégralement à l’enseignement d’un texte, mais de chercher à connaître Sa volonté, et de l’accomplir telle qu’elle nous est révélée dans les principes généraux que Sa Parole nous donne pour notre vie, notre conduite, et toutes choses.

« Ne t’ai-je pas donné cet ordre : Fortifie-toi et prends courage, ne t’effraye point et ne t’épouvante point, car l’Eternel ton Dieu est avec toi » (Josué 1 :8).

Ces paroles de l’Eternel nous révèlent aussi que le fait qu’il soit là, présent avec nous, est intimement lié avec ces résultats : courage et intrépidité indispensables à la victoire. Etre fortifié par la Parole de Dieu jour et nuit, à tel point qu’on perde de vue l’homme et la crainte qu’on a de lui, voilà le grand remède pour être affranchi de tout découragement et de toute terreur devant la puissance de l’ennemi.

Etes-vous gardé par Dieu dans ce domaine-là ? Vous en savez si long au sujet de la victoire et de l’identification avec Christ dans Sa mort… Mais, oh ! enfant de Dieu, êtes-vous fort et plein de courage ? Ou bien êtes-vous troublé, découragé, craintif ? Voulez-vous permettre à Dieu de chasser toute crainte de votre cœur, et aller de l’avant en méditant le Livre jour et nuit ? Le matin, dés votre réveil, la Parole de Dieu se présentera alors avec une nouvelle fraîcheur à votre esprit ! A votre coucher, aucune pensée troublante ou angoissante ne vous ravira le sommeil ! Pour être revêtu de force, de puissance, d’audace et marcher toujours dans la victoire, il faut que vous soyez rempli d’énergie divine par le moyen de cette Parole demeurant abondamment en vous. Josué n’avait pas d’autre équipement que celui-là lorsqu’il commença la conquête du Pays, et si vous êtes destiné à être un « conducteur », à conduire les âmes qui sont autour de vous en Canaan, ou dans les lieux célestes, vous ne pourrez avoir la vraie vision de votre mission que dans la mesure où la Parole habitera en vous.

Mais, rappelez-vous que les Israélites n’étaient pas tous des « Josué ». Josué avait sa place à occuper, sa mission à accomplir, et le peuple avait la sienne. Si vous essayez d’être un Josué, alors que le Seigneur vous destine à n’être qu’une simple unité parmi le peuple, cela ne produira que de la confusion et du désordre. Etes-vous prêt à admettre que d’autres puissent avoir reçu de Dieu une mission qu’Il ne vous a pas confiée ? Et êtes-vous disposé à collaborer avec d’autres membres du Corps de Christ appelés à Son service en renonçant, dans vos relations avec eux, à agir comme si vous étiez une unité indépendante des autres ?

Les espions envoyés en reconnaissance.

Avant d’entrer en campagne, Josué envoya des espions pour reconnaître le pays. Dans le chapitre 2, nous voyons qu’a leur retour, ces hommes racontèrent que la frayeur de Dieu avait déjà saisi les habitants de Canaan. Il comprit que les promesses qui leur avaient été faites par le Seigneur étaient déjà en voie d’accomplissement. Et il est indiscutable que dans la guerre spirituelle également, quand nous prenons l’offensive et avançons sur le champ de bataille, nous découvrons que la frayeur de Dieu a déjà saisi l’adversaire. Si l’Eglise de Christ tout entière se levait, revêtue de la Force et de la Puissance de Dieu, les principautés et les puissances du mal seraient anéanties, car la terreur de Dieu, les a déjà saisies.

L’entrée dans le pays.

Dans le chapitre 3, nous voyons Josué donnant au peuple l’ordre de se tenir prêt à traverser le Jourdain, et, dans le chapitre 4, la description de cette traversée nous est faite en détail. Les sacrificateurs furent envoyés les premiers, portant avec eux l’Arche de l’Alliance de Dieu. Ils s’arrêtèrent de pied ferme au milieu du Jourdain jusqu’à ce que toute la nation ait achevé de passer (chap. 3, 17)

De plus, l’Eternel commanda que douze pierres soient enlevées du milieu du Jourdain, et que douze autres pierres y soient dressées « à la place où s’étaient arrêtés les pieds des sacrificateurs qui portaient l’Arche de l’Alliance » (chap. 4 :9). Les pierres ainsi ensevelies dans les eaux du fleuve représentaient les douze tribus d’Israël ; et les douze pierres enlevées du milieu du Jourdain et déposées en Canaan représentaient la nation comme née à une nouvelle vie engendrée hors des eaux de la destruction et de la mort. En effet, si l’Eternel n’avait pas miraculeusement retenu les flots, les Israélites y auraient été engloutis et anéantis. Cela aurait été le cas également s’ils avaient tenté de passer au travers du fleuve sans que l’Arche les y eût précédés.

Le Jourdain, type de Calvaire et de l’identification avec Christ.

Au point de vue spirituel, le Jourdain représente le Calvaire. L’Arche est une illustration de Jésus-Christ. De même que l’Arche s’engagea la première dans le lit du fleuve et s’y arrêta jusqu’à ce que tout le peuple ait passé, de même Christ a porté en Lui-même dans Sa mort au Calvaire toute Son Eglise. Les eaux du jugement et de la destruction ont passé sur Lui, tandis qu’il était cloué à la Croix. Son Eglise tout entière a été ensevelie en Lui, et a pour ainsi dire disparu, a été mise hors de vue, pour autant qu’elle représentait la race déchue d’Adam. C’est ainsi que, lors du déluge, les eaux de la destruction exterminèrent « toute chair », tous les êtres qui étaient sur la face de la terre. (Gen. 7 :23) Seuls Noé et sa famille échappèrent, parce qu’ils furent portés dans l’Arche au travers, ou au-dessus des flots destructeurs.

Ce passage du Jourdain est l’illustration la plus frappante qu’on puisse trouver de ce que signifie être crucifié avec Christ et enseveli en Sa mort. Nous sommes tout aussi réellement ensevelis en Jésus-Christ, baptisés en Lui (Rom. 6 :4), que si nous étions, telles les douze pierres, immergés au fond du Jourdain.

Les douze pierres sorties du milieu du Jourdain et dressées en Canaan.

Le double aspect de notre identification avec Christ est illustré par ces deux monuments de pierres. D’une part, douze pierres furent déposées dans le lit du fleuve, et recouvertes par ses eaux, et d’autre part, douze pierres en furent enlevées et déposées sur la rive de Canaan en témoignage de la consécration du peuple à Dieu. C’est ainsi que nous participons à la mort de notre Seigneur et sommes ensevelis avec Lui, pour autant que cela concerne notre relation avec le monde et le péché (Rom. 6 : 1-13, Col. 2 :20 et 3 :3). Puis, hors de ce tombeau, nous sommes entraînés par Lui dans Sa résurrection et Sa vie triomphante.

Quand les douze pierres furent sorties du Jourdain, elles représentaient un nouvel Israël. L’ancien Israël était resté dans ses eaux, et désormais, ses flots coulaient entre le peuple et le désert. Les Israélites avaient premièrement dû traverser la Mer Rouge pour arriver au désert et laisser derrière eux cette mer qui les séparait irrévocablement de l’Egypte. Cette expérience représentait le premier stage de la mort à la croix, lorsque le croyant est tiré hors de la sphère du monde, l’Egypte, et introduit, en passant par la Mer Rouge, sur un nouveau chemin qui le mène, à travers le désert, jusqu’en Canaan, ce pays qui nous parle des lieux célestes. C’est là que l’enfant de Dieu est enfin parfaitement uni avec le Seigneur, une nouvelle création en lui, et c’est là qu’il reçoit son équipement pour entrer en guerre contre les ennemis de Dieu, conduit dans la victoire par lui.

Prenons donc tout à nouveau notre place d’identification avec Christ dans Sa mort, dans le Jourdain. Affirmons que telle est notre position, et affirmons-le encore. Proclamons : « Je suis mort en Jésus-Christ à la Croix, je suis enseveli au plus profond des eaux du Jourdain, pour toujours hors de vue ; le Jourdain et la croix mettent une barrière entre moi et le passé. Je tiens donc ce passé pour révolu, à jamais derrière moi, recouvert par les eaux de la destruction » (Rom. 6 :1-13).

Un fait digne d’attirer notre attention est aussi le suivant : Les sacrificateurs s’engagèrent les premiers dans le lit du fleuve et s’y arrêtèrent de pied ferme. Les sacrificateurs représentaient la FOI de la nation, et leur station dans ce lit de rivière avec l’Arche de Dieu sur leurs épaules, signifiait que la nation entière avait pris sa position de foi en ce Dieu qui leur avait commandé de passer le Jourdain. Après l’avoir traversé, ils ne regarderaient plus en arrière, du côté du désert qui s’étendait par-delà l’autre rive, mais ils tourneraient leurs yeux en avant, s’avançant sur le chemin de victoire qui s’ouvrait devant eux.

Chaque Israélite savait qu’il avait traversé le Jourdain. Et vous devez, d’une manière tout aussi certaine, maintenir le fait que vous avez été amené à travers le Jourdain, par votre position en Christ dans Sa mort, jusqu’à la rive de Canaan, le côté positif du Calvaire, d’où il vous faut vous avancer à la conquête du Pays dans la victoire de la foi.

La nouvelle création et la nouvelle vie.

Considérons encore comment les Israélites traversèrent le Jourdain. Ils n’avaient aucun pont ! Impossible ! ont peut-être dit quelques-uns d’entre eux, alors qu’ils se tenaient sur la berge ! Et maintenant encore, les gens disent : « Impossible ! Ce n’est sûrement pas par un simple acte de foi dans la mort de Christ que vous pourrez pénétrer dans la sphère céleste, dans la vie de l’Esprit ». Mais oui, c’est ainsi que nous y pénétrons ! Il n’y a aucun moyen naturel, aucun pont que la vision humaine puisse apercevoir, mais seulement un acte de foi qui nous fait choisir de descendre dans le tombeau de Christ, en nous identifiant à Lui. Le fait de faire sienne la mort de notre Sauveur, joint à l’action du Saint Esprit (Col. 2 :12), fait descendre l’enfant de Dieu dans le tombeau, de même que les pierres furent immergées au fond même du Jourdain. De là l’Esprit de Dieu conduit le Chrétien à marcher dans une vie nouvelle, après lui avoir communiqué la puissance de résurrection et de vie qui est en Christ.

La vie nouvelle prend naissance dans le fond des eaux de la destruction et de la mort. Telle fut l’expérience d’Israël qui, comme une nation engendrée à une nouvelle existence, commença, dés sa sortie du fleuve, la conquête de son héritage. La vie en christ a le même point de départ et elle est soumise aux mêmes conditions : l’héritage ne nous est acquis que par la lutte contre les puissances adverses, par les souffrances et le triomphe qui en résultent. Tout ce qui, pour les Israélites, faisait partie de leur nouvelle existence, avait débuté là, expérience symbolisée par les douze pierres sorties du Jourdain et dressées dans ce pays nouveau où ils entraient. Et notre expérience personnelle dépend du même symbole. Nous devenons participants d’une nouvelle vie dès le moment où nous nous regardons nous-mêmes non seulement comme « morts au péché » mais comme « vivants pour Dieu » (Rom. 6 :6, 10-11). Identifiés par la croix avec Christ dans Sa mort, nous entrons aussi dans l’unité avec Lui dans Sa vie, et nous pénétrons dans la sphère où nous rencontrons l’ennemi, où la guerre offensive nous attend, où nous aurons à marcher toujours en avant jusqu’à ce que nous ayons conquis le pays, et que nous ayons chassé l’ennemi de tous les recoins de son territoire. Tel est le côté positif de notre identification avec Christ : « vivants pour Dieu », car son côté négatif, « avoir rompu avec le passé et se regarder comme morts au péché », doit avoir comme suite la « vie pour Dieu », qui seule nous rend capable de persévérer et de Le servir dignement.

Le couteau tranchant de Guilgal.

Mais l’histoire d’Israël nous conduit plus loin. Nous arrivons au moment où nous devons réellement expérimenter notre communion dans la mort de Christ. Après que, par la foi et l ‘obéissance, les Israélites eurent traversé le Jourdain, ils durent subir l’expérience du couteau pénétrant dans leur chair. A Guilgal, le peuple fut circoncis, et il leur fallut attendre quelques jours avant de partir en guerre, jours pendant lesquels la pierre tranchante fit son œuvre (Josué 5 :2-3). Cette expérience précéda l’apparition de l’Homme avec son glaive à la main, qui se présenta à Josué devant Jéricho. Cette partie suggestive du récit biblique se rapporte à une phase précise de la vie spirituelle. Il serait funeste à l’enfant de Dieu d’entrer en guerre avec Satan et avec les adversaires de l’Eglise de Christ en s’appuyant simplement sur le fait qu’il est mort avec Christ, à moins qu’il ne permette au Saint-Esprit d’user envers lui de la pierre tranchante et d’opérer une séparation absolue entre lui-même et le péché, la chair et le monde. Ce qui revient à dire que la Croix est une puissance de séparation qui doit être appliquée à notre vie en toute réalité. Cet épisode de l’histoire d’Israël en donne une frappante illustration.

Après avoir pris par la foi votre position, qui consiste à avoir été enseveli dans les eaux du Jourdain, il vous faut être prêt à laisser le Saint-Esprit employer le couteau et retrancher tout ce qui peut encore dominer votre vie, en ce qui appartient à la chair. L’Esprit Saint accomplira alors en vous ce que Paul appelle « la circoncision du cœur », qui est la véritable circoncision selon Dieu.

Le passage de Galates 5 :24 met aussi en lumière cette expérience. « Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs ». Telle est judiciairement la position de tous les enfants de Dieu, mais ils doivent la vivre aussi expérimentalement. Car, dans cette guerre spirituelle, à moins que le « couteau » ne soit appliqué à tout ce que les Ecritures désignent sous le nom de « chair », cela restera toujours un terrain sur lequel l’ennemi nous attaquera et par lequel nous serons affaiblis dans le combat. La « chair » doit être maintenue sous la lame du glaive tranchant de la Croix, car si nous tolérons dans notre vie de l’indulgence pour nous-mêmes ou quoique ce soit de douteux, et que néanmoins nous essayions de prendre l’offensive contre l’adversaire, il se retournera contre nous et, prenant avantage de ce terrain qui a échappé à la Croix, il nous accablera avec une puissance effrayante.

(Note : Weymouth a fait une étude, à propos de Romains 7 : 18, qui jette la lumière sur l’emploi du mot « chair » dans l’Ecriture. Il dit que ce mot ne désigne pas seulement le corps, mais aussi l’âme, l’entendement, dans la mesure où y sont compris les sentiments, les pensées, les affections, les ambitions, et les appétits purement humains. L’Apôtre donne le nom de « chair » à la totalité de la nature humaine, aussi longtemps surtout qu’elle demeure pécheresse, c’est-à-dire qu’elle persiste dans sa rébellion contre la vie supérieure que Dieu lui a donnée pour la dominer. De sorte qu’à ce point de vue, la haine, l’envie, la colère, les paroles méchantes, les ambitions mondaines, l’orgueil, l’égoïsme, la propre justice, la volonté propre, les pensées d’incrédulité et de rébellion contre Dieu, la paresse, le manque de prière, le manque de courage, et de loyauté, toutes les affections domestiques ou sociales exagérées, tout faux patriotisme, toute curiosité malsaine, et toute recherche indue de connaissance, ne sont que des manifestations de la chair ou de la nature humaine pécheresse, tout autant que ne le sont les fautes plus grossières et repoussantes).

La chair, terrain permettant à Satan d’exercer ses séductions sur les enfants de Dieu.

Nous voyons constamment autour de nous des faits qui illustrent ce que nous venons de dire. N’avez-vous jamais rencontré une personne, dont, un jour, l’âme avait été vraiment brisée par l’action de l’Esprit de Dieu, et qui, par la suite, est entrée dans une profonde séduction, est devenue fanatique, s’est égarée dans des extrêmes dangereux ? Vous demandez comment cela est possible ? Au tréfonds de la vie de cette personne, il peut y avoir eu, par exemple, un orgueil secret fruit de la chair, qui n’avait pas été apporté à la Croix. Elle est entrée dans le combat contre l’ennemi et alors un mauvais esprit s’est emparé d’elle en prenant comme terrain d’accès cet orgueil caché, et il s’est manifesté comme esprit de séduction.

A mesure que nous entrons dans cette vie où nous proclamons la Victoire, non seulement pour nous-mêmes, mais pour les autres, nous devons laisser l’Esprit de Dieu agir avec son bistouri pour retrancher tout orgueil caché, toute ambition secrète, tout désir de se mettre en avant, de paraître et, lors même que nous ne réalisons pas le besoin immédiat d’une telle opération, Lui dire : « Esprit de Dieu, agis dans mon cœur avec l’épée tranchante de la Croix, et extirpe tout ce qui peut encore y subsister de mon ancienne vie propre, dans quelque recoin caché, ou Tu puisses encore l’apercevoir ; agis dans les choses dont je suis moi-même inconscient et va particulièrement profond dans tout ce qui concerne mon orgueil secret ».

Bien des personnes ne veulent pas entendre parler de la possibilité d’être séduites par les puissances des ténèbres, mais leur résistance à cette vérité provient précisément de l’orgueil qui est caché dans leur cœur. Elles ne veulent pas reconnaître qu’elles peuvent être séduites ou surprises par le lion rugissant de l’enfer.

Il nous convient de marcher avec circonspection et demander humblement à Dieu de nous garder, dans Sa miséricorde, de tout orgueil ayant pour objet l’invulnérabilité de notre propre esprit. Cet orgueil, en effet, pourrait nous induire à croire que nous sommes si avancés au point de vue spirituel que nous ne risquons nullement d’être séduits, et que, sous quelque forme que l’ennemi se présente, nous ne saurions manquer de le démasquer. Prenons garde de n’avoir aucune confiance en nous-même, afin que l’ennemi ne puisse pas nous faire tomber dans ses filets, sur le point même où nous ne sommes pas sur nos gardes. Bien au contraire, prions, veillons, et soyons prêts à accepter la vérité sur nous-même sans regimber. Cette ouverture de cœur, cette humilité nous rendront capables de ne pas être froissés ou blessés par les observations qui pourront nous êtres faites, et cela parce que nous aurons reçu l’amour de la vérité, et que nous ne voudrons, à aucun prix, savoir autre chose que la vérité.

La nécessité d’une expérience toujours renouvelée de la Croix, puissance de délivrance.

J’ajouterai encore un mot d’avertissement : ne demeurez pas attachés à vos expériences passées de la Croix. Vous êtes entrés dans le Jourdain par la foi, et, dès lors, vous devez vous tenir pour ensevelis dans ses eaux, hors de vue, cela est parfaitement vrai. Mais le fait qu’Israël, après cette expérience, eut à subir la circoncision, nous enseigne qu’ils eurent à expérimenter la Croix, opérant à vif dans leur chair. De même, si vous dites à propos de Galates 5 :24 : « Ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair, par conséquent je n’ai plus rien à faire avec la « chair » en moi, elle n’existe plus », alors vous serez précisément en danger d’être pris au piège par l’adversaire, parce que vous ne compterez pas sur la puissance de séparation de la croix de Christ, pour qu’elle agisse en vous moment après moment. Dans la guerre spirituelle, la seule chance que vous pouvez avoir d’être protégé, est de posséder une foi présente et agissante dans la vertu présente et agissante de la Croix.

Vous dites peut-être que vous avez apporté à la Croix toutes les choses dont vous avez été rendu conscient jusqu’au moment présent ? Mais il peut y avoir un point faible dans vote caractère que le diable connaît, mais dont vous ne vous êtes jamais aperçu. Et tout doucement, il souffle sur ces cendres pour les ranimer, pendant que vos n’êtes pas sur vos gardes, et que vous caressez la pensée que vous êtes si bien crucifié qu’il ne pourra plus jamais vous faire tomber. Voilà la raison pour laquelle certaines âmes sont séduites et vaincues sur le point même où elles se croyaient les plus fortes. Elles n ‘étaient pas sur leurs gardes, elles se croyaient en pleine sécurité !

Nous voyons donc que c’est une chose de dire, par la foi, que nous sommes morts au péché, et c’en est une autre de permettre à Dieu d’accomplir en toute réalité cette expérience dans notre vie. Lorsque la séparation devient vraiment effective, alors nous comprenons ce que signifie la lame tranchante du couteau. Ne perdez pas de vue ceci, quand vous avancez dans le combat spirituel. Demandez au Seigneur de faire continuellement usage du « glaive » de la Croix dans toutes les parties de votre être, que cela concerne les facultés de votre intelligence, votre confiance en vous-même, ou le domaine de vos sympathies et de vos affections. Que cette épée soit constamment agissante en vous ; il ne suffit, pas qu’elle l’ait été hier, il faut qu’elle le soit aussi aujourd’hui. Cela aura pour résultat d’enlever à l’ennemi les armes dans lesquelles il pourrait se confier.

Le Chef de l’Armée de l’Eternel avec Son épée nue à la main.

Après l’expérience de la circoncision vint la révélation de Christ ressuscité. « Comme Josué était près de Jéricho, il leva les yeux et regarda. Voici, un homme se tenait debout devant lui, son épée nue dans la main » (Josué 5 :13). C’est à l’Eternel que la bataille allait appartenir. Josué n’était que l’instrument visible, C’EST DIEU QUI ETAIT LE VERITABLE CHEF, Il se tenait là, Son épée nue à la main, prêt à l’action. La guerre que Dieu déclenchait par le moyen de Josué était dirigée contre les hordes sataniques cachées derrière les Cananéens. Ceux-ci pratiquaient la sorcellerie, la magie, et plusieurs d’entre eux avaient communion avec les esprits familiers, avec les démons. Ils étaient adeptes de la magie noire. En conséquence, ce n’était pas contre les Cananéens eux-mêmes que la guerre était déclarée, mais contre les puissances sataniques auxquelles ces peuples s’étaient livrés, et auxquelles ils rendaient un culte sous différentes formes.

Le Capitaine de l’armée de l’Eternel avec Son glaive à la main proclamait la guerre. Voulez-vous aussi la proclamer ? Pauvre mortel, faible et insignifiant ! Qu’êtes-vous ? Rien en vérité. Mais la puissance appartient au divin Capitaine. Si vous reconnaissez en Lui le chef qui dirige les combats contre le péché, contre Satan, et contre tout ce qui s’oppose à Christ, lors même que vous ne seriez qu’un fétu de paille dans vos propres forces, vous pouvez du moins être un obstacle de plus qui se dresse sur le chemin de l’ennemi, qui s’oppose à lui. Si vous ne savez pas parler, vous pouvez au moins résister. Vous pouvez tenir de pied ferme et déclarer : « Je me dresse contre toutes les choses que Jésus-Christ réprouve, que je les connaisse ou non, et je me tiens debout, uni au Vainqueur qui a l’épée nue dans sa main ».

La victoire de Jéricho.

Portons maintenant notre attention sur les différents aspects que présente la guerre spirituelle. Qui aurait jamais pensé qu’on puisse déposséder les habitants de Canaan en commençant par effectuer une simple marche autour d’une ville ? Quel est donc l’enseignement que nous pouvons tirer de la victoire de Jéricho ? Elle semble être une illustration de ce qu’est la prière victorieuse. Observez les guerriers faisant le tour de la cité. Un spectateur aurait eu des raisons de dire : « Quels gens insensés ! S’imaginent-ils donc que les murailles de Jéricho tomberont, du simple fait qu’ils en font le tour ? » Et pourtant il y avait une puissance insoupçonnée dans cette marche. Ils mettaient en action leur foi dans le Dieu vivant, Yaweh, l’Eternel des armées. Et au moment précis où ce divin Capitaine vit que les armées de l’adversaire invisible étaient vaincues, Il donna l’ordre de pousser des cris et les murailles s’écroulèrent.

Il en sera de même dans notre expérience, mais nous ne devons pas pousser le cri de victoire avant que le Seigneur ne nous en donne l’ordre. Si nous Le devançons, l’ennemi pourra en tirer avantage. Il nous arrive quelquefois d’être si débordant de joie quand nous voyons que les murailles de nos « Jéricho » commencent à s’ébranler, que nous les proclamons prématurément renversées, alors qu’en réalité, nous n’avons fait qu’apercevoir quelques indices montrant qu’elles commençaient à être ébranlées. Nous cessons alors de prier, et l’ennemi gagne la bataille. Il serait beaucoup plus sage de persévérer et de demeurer dans le silence, afin de ne pas courir le risque de n’avoir pas prié assez.

Jéricho nous parle du triomphe par la prière et nous enseigne à prendre une attitude positive de foi en face des puissantes forteresses de l’ennemi qu’elle préfigure.

La défaite d’Aï.

La suite de l’histoire de la prise de Jéricho nous enseigne encore une autre leçon : celle de la nécessité qu’il y a à nous garder de toute excitation et à maintenir notre esprit dans la modération et dans le calme lorsque Dieu exauce nos prières, et qu’il nous donne de réaliser ainsi quelle merveilleuse puissance possède la foi pour détruire les forteresses de l’adversaire. Nous trouvons cette leçon exposée dans le chap. 7 :3. Elle peut être intitulée : « La folie qu’il y a à mépriser ou à sous estimer l’ennemi » ou « le danger d’être enflé d’orgueil lorsque sonne l’heure de la victoire ».

Aï n’était qu’une petite ville. Nul besoin d’y envoyer tous les hommes de guerre, deux ou trois mille suffiront ! Mais « ces hommes prirent la fuite devant les gens d’Aï ». Quelle folie de mépriser l’ennemi ! Quand nous comprenons vraiment ce que signifie ce combat contre les puissances des ténèbres, aucun détail ne nous paraîtra trop petit. Dans cette guerre sainte, il n’y a pas de choses insignifiantes. Sur chaque point, il faut veiller, sinon ce sera précisément dans les choses que nous jugions trop peu importantes pour en faire un sujet de prières, que nous essuierons une défaite cuisante. C’est là l’erreur que commettent beaucoup de Chrétiens : ou bien ils sous-estiment la puissance de l’ennemi, ou bien ils la grossissent et la prennent pour plus grande qu’elle n’est. En aucune façon, ne méprisez l’ennemi.

La cause de la défaite.

Quelle fut la raison de la défaite du peuple à Aï ? Lorsque Josué cria à l’Eternel à ce sujet, il lui fut répondu qu’il y avait une cause à cet échec, et qu’elle devait être découverte. Nous connaissons l’histoire d’Acan, sa recherche de ses propres intérêts et sa dissimulation, qui devinrent une source de difficultés pour tout Israël. Cette triste expérience met en relief la nécessité urgente que la Croix fasse son œuvre de séparation en nous, avant que nous nous mettions en marche pour assiéger nos « Jéricho ». Dans le cas d’Acan, ce fut l’amour de l’argent qui fut cause de tout le mal. Il y a aussi des « Acan » de nos jours dans le peuple de Dieu, qui s’attachent à l’or et à l’argent, et convoitent des habits magnifiques, qui dépensent leurs biens pour se traiter luxueusement, tout en privant la Sainte Guerre, poursuivie contre les ennemis de Dieu, des moyens financiers qui lui permettraient de gagner du terrain. Prenez garde, veillez, de peur que vous n’ayez à subir une défaite sur ce point-là, tout en étant persuadé que vous marchez dans la victoire. Rappelez-vous que, fort probablement, Acan avait fait le tour de Jéricho avec les autres. Mettez en ordre la question de l’or et de l’argent, la question de votre habillement. Assurez-vous qu’il n’y ait pas un seul domaine dans votre vie qui ait été soustrait à la lumière de notre Seigneur Jésus-Christ, et agissez de telle sorte que vous n’ayez pas à rougir si vous deviez Lui présenter votre livre de compte, et Le laissez examiner les dépenses que vous faites pour votre ménage et pour vos besoins personnels.

Combien il est difficile d’obtenir de l’argent pour l’œuvre de la prédication de la croix, quand cette prédication est faite dans toute sa pureté et son intégrité ! C’est un fait notoire que presque toutes les missions qui travaillent sur un terrain vraiment spirituel, mais sans faire beaucoup de bruit ni de réclame, sont paralysées par le manque de moyens financiers.

C’est le diable qui intercepte les fonds et qui handicape ainsi les serviteurs de Dieu dans la prédication de la Croix. Par nos prières, il doit être contraint de relâcher son étreinte en ce qui concerne l’or et l’argent.

La revanche

Etudions maintenant le chapitre 8, afin de voir comment le terrain perdu à Aï a été reconquis selon les instructions données par l’Eternel à Josué. Israël n’aurait pas pu pénétrer plus avant dans le pays s’il ne s’était pas de nouveau attaqué à Aï et n’avait remporté la victoire là où il avait été vaincu. Le Seigneur emploie les tactiques de l’ennemi pour le vaincre lui-même, et toute victoire que le diable gagne à vos dépens peut devenir un moyen de lui infliger à son tour une défaite. Vous vous désolez peut-être de ce que vous avez été séduit par lui, et vous pensez que plus jamais vous ne pourrez être comme auparavant ! Mais au contraire, l’avantage même qu’il a gagné sur vous peut devenir une arme de victoire pour vous-même et pour les autres.

Rappelez-vous que le Sang de Jésus plaide maintenant pour vous au-dedans du voile, et qu’il vous purifie de tout péché par l’action du Saint Esprit, le rendant efficace pour votre âme. Comptant donc sur la vertu de ce précieux sang pour vous purifier, adressez maintenant à Dieu cette prière : « Seigneur, emploie ces filets de l’ennemi où j’ai été retenu captif, pour m’enseigner comment je puis sauver les autres ».

L’expérience que vous avez acquise vous confère un ministère dont vous êtes responsable en vue de la délivrance de votre prochain. Cessez de vous lamenter sur le passé. Ne cherchez point à sauver les apparences (les Chinois disent « sauver sa face »), quitte à laisser votre prochain sans aucune mise en garde, et sans espoir de délivrance ! Ne vous retranchez pas derrière des excuses, lors même que vous auriez agi en toute droiture et en toute loyauté. Il y a d’autres âmes autour de vous qui étaient droites et sincères et qui pourtant se sont laissé égarer par les ruses du diable !

L’Eternel commanda à Josué de retourner en arrière et d’attaquer Aï. Vous ne pourrez pas non plus aller plus loin avant d’avoir reconquis le terrain perdu. L’obstacle qui barre votre chemin doit être vaincu. Combien de fois ne nous arrive-t-il pas de reculer, ne voulant pas faire face aux « Aï » où nous avons été battus, jusqu’à ce qu’enfin nous nous décidions à dire à Dieu : « Seigneur, par Ta grâce et revêtu de Ta force, je veux reconquérir le terrain perdu, quoi qu’il puisse m’en coûter ». Le Seigneur ne vous accordera aucune autre victoire jusqu’à ce que vous ayez fait le tour de ce Jéricho et conquis cet Aï qui se dressent sur votre chemin.

Avez-vous pris la détermination de vous mettre résolument du côté du Roi divin, Jésus, et de déclarer la guerre aux principautés et aux puissances qui sont dans les lieux célestes ? Sous les ordres du chef de l’armée de l’Eternel, voulez-vous être fort et plein de courage aujourd’hui même ? Etes-vous décidé à marcher dans la victoire en vous appuyant sur le triomphe du Calvaire et de la Croix ? Etes-vous prêt à laisser le Seigneur faire usage du « couteau » pour retrancher tout ce qui en vous et autour de vous pourrait offrir à Satan une occasion de s’implanter en vous et de vous paralyser ? Et voulez-vous au nom de Dieu prendre la résolution que tout lieu qu’aura foulé la plante de votre pied deviendra vôtre ?

Supposons par exemple que vous soyez à l’œuvre dans une mission d’évangélisation. Vous avez rendu votre témoignage, mais il n’a pas été écouté. L’ennemi vous suggère de laisser ces gens, d’abandonner la partie. Mais au contraire, demeurez là, restez sur vos positions, ne cédez pas le terrain. Vous dites qu’ils ne veulent pas accepter votre témoignage ? Dans ce cas priez, demeurez fermes sur votre terrain par la prière, jusqu’à ce que le Seigneur enlève tout ce qui s’oppose à Son action.

Ou bien il y a un certain domaine dans votre vie où vous êtes toujours vaincu. Prenez la détermination, au nom de Christ, que ce terrain soit conquis pour lui. Maintenez votre position et ayez bon courage.

Bien que l’ennemi vous ait vaincu, qu’il ait gagné un avantage sur vous comme il le fit à AÏ, et que vous vous soyez enfui devant lui, vous pouvez reconquérir le terrain perdu, et vous devez le faire avant de pouvoir faire un pas de plus en avant. C’est une chose terrible que de tourner le dos à l’ennemi, et de laisser les puissances des ténèbres vous déloger d’une position avancée que Dieu vous avait donnée ! Une fois que vous avez mis votre pied, au nom de Dieu, sur un terrain quelconque, maintenez-le et ne permettez à rien ni à personne de vous en chasser, si c’est Dieu qui vous a établi, même s’il fallait attendre des années avant que des résultats visibles vous soient accordés.

Si vous avez en vue un certain objectif que vous devez conquérir par la prière, ne cédez pas jusqu’à ce que cet objectif ait été atteint. Dieu donne à ceux de Ses enfants qui réellement ont traversé le Jourdain, et se tiennent sur la rive de Canaan, un certain sens de résistance spirituelle qui s’oppose à l’ennemi, et nous porte à nous écrier : « Les puissances des ténèbres veulent me faire la guerre, aussi je leur déclare la guerre également, bien que je préfère la paix, la guerre au nom de Jésus-Christ, pour déloger les armées de Satan de toutes les forteresses où elles sont retranchées. Cette guerre se poursuivra jusqu’au jour où Son Eglise sera délivrée et enlevée à Sa rencontre dans les airs ».

Il devient chaque jour plus évident que dans la mesure où l’Eglise de Christ émergera du côté positif de la victoire de Golgotha, elle sera délivrée de l’emprise du diable, et que c’est là l’expérience qui la rendra libre en vue de sa réunion avec son Chef ressuscité. L’horizon s’éclaire, la lumière de la Victoire et du Triomphe paraît à nos yeux, la libération glorieuse de tous les enfants de Dieu qui ont été abusés par les puissances des ténèbres est possible, elle s’approche. Fixez vos yeux sur le Seigneur ressuscité.

Le Chef des armées de l’Eternel n’a jamais encore perdu une bataille et Il s’apprête maintenant à conduire Son Eglise au combat. L’appel se fait entendre : « Debout, enfant de Dieu, au nom du Vainqueur ; debout au nom de Celui qui est mort au Calvaire ; debout ! » Le divin Capitaine veut vous mener à la victoire, que vos regards se portent sur Lui seul ! Tenez-vous ferme sur le terrain où vous avez posé vos pieds. Ne cherchez pas à rassembler vous-même les soldats dispersés, c’est le Seigneur qui fera entendre le cri de ralliement !

Ce qu’Il vous demande, c’est de tenir ferme sur le terrain conquis, en ce lieu avancé où Il vous a placé.

Alors, au travers de tous les obstacles, vous remporterez la victoire en Son nom.

Terrain reconquis : Le javelot de la foi.

Nous avons déjà eu un aperçu de la guerre en Canaan dans les premiers chapitres du livre de Josué. Nous pouvons les résumer comme suit : Le chapitre 1 nous met en présence du chef ; le chapitre 2 nous parle de l’envoi des espions ; les chapitres 3 et 4 du passage du Jourdain conduisant à la conquête du pays ; le chapitre 5, de la nécessité de la circoncision, comme préparation pour le combat. A la fin de ce chapitre, apparaît le Chef de l’Armée de l ‘Eternel. Chapitre 6 : la première étape de la guerre : Jéricho, illustrant la victoire par la prière. Chapitre 7 : le danger de mépriser l’adversaire, la défaite et ses causes. Chapitre 8 : le terrain reconquis.

Nous allons maintenant étudier plus en détail ce dernier sujet. « L’Eternel dit à Josué : Ne crains point et ne t’effraie point ! Prends avec toi tous les gens de guerre, lève-toi, monte contre Aï. Vois, je livre entre tes mains le roi d’Aï et son peuple, sa ville et son pays. Tu traiteras Aï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi… Josué se leva avec tous les gens de guerre pour monter contre Aï. Il choisit trente mille vaillants hommes qu’il fit partir de nuit… Quand vous aurez pris la ville, vous y mettrez le feu, vous agirez comme l’Eternel l’a dit, c’est l’ordre que je vous donne. Et Josué les fit partir » (Josué 8, 1-9).

Le verset 8 du même chapitre nous montre ce que Josué lui-même avait à faire pendant que les hommes de guerre livraient bataille pour reprendre le terrain perdu à Aï. « L’Eternel dit à Josué : Etends vers Aï le javelot que tu as à la main, car je vais la livrer à ton pouvoir. Et Josué étendit vers la ville le javelot qu’il avait à la main…. Josué ne retira point sa main qu’il tenait étendue avec le javelot, jusqu’à ce que tous les habitants eussent été dévoués par interdit » (Josué 8, 18-26). La part de Josué dans le combat était simplement d’étendre sa main avec le javelot et de ne point la retirer jusqu’à ce que toute la cité eût été détruite. Il est intéressant de constater dans ce récit à quel point la foi était combinée avec l’action ! Les gens de guerre avaient à soutenir un combat réel, mais la mission de Josué était de maintenir la position de foi en gardant sa main étendue avec le javelot.

Combien ces méthodes de l’Ancien Testament, pour remporter des victoires, nous paraissent étranges ! Moïse sur la montagne avait élevé ses mains pendant qu’Israël combattait contre Amalek (Exode 17 :18, 16), et maintenant Josué étend sa main pendant qu’Israël allait conquérir une cité. Elisée, plus tard, commande au roi Joas de tirer des flèches contre terre et quand le roi s’arrêta après avoir tiré trois flèches, le prophète le reprit en lui disant qu’il avait mis des limites au nombre de ses victoires. « Il fallait frapper cinq ou six fois, lui dit-il, alors tu aurais battu les Syriens jusqu’à leur extermination ; maintenant tu les battras trois fois » (2 Rois 13 :14, 19). Ces tableaux de foi et d’action combinées sont des plus remarquables et semblent indiquer que les prophètes et les conducteurs d’Israël ATTAQUAIENT LES PUISSANCES INVISIBLES pendant que les hommes de guerre marchaient contre les armées terrestres.

La puissance en face des forces invisibles du mal consiste en une ATTITUDE DE FOI. Si vous êtes empêché de descendre vous-mêmes sur le champ de bataille dans le monde, vous pouvez dans votre propre demeure prendre une attitude de victoire et étendre par la foi le javelot que vous avez à la main en faveur de ceux qui sont « en première ligne », luttant contre le péché et contre Satan. C’est de cela que l’Eglise a besoin actuellement, de Chrétiens qui connaissent leur Dieu de telle sorte qu’ils puissent faire valoir la Victoire de Golgotha pour la délivrance et le triomphe de Son peuple, de Chrétiens qui sachent remporter la victoire par la foi pendant que les autres sont engagés dans le service.

Le Seigneur ne fait pas de différence entre celui qui va à la bataille et celui qui, comme Josué, maintient l’attitude de foi qui décidera du combat : l’un comme l’autre participent dans la même mesure à la sainte guerre. David semblait avoir compris ce service spirituel, quand il disait : « La part doit être la même pour celui qui est descendu sur le champ de bataille et pour celui qui est resté prés des bagages, ensemble ils partageront » (1 Samuel 30 :24).

Si la foi, ainsi combinée avec l’action, s’est prouvée efficace et agissante dans l’Ancien Testament, il n’y a aucune raison pour qu’elle ne le soit pas autant de nos jours. Ceux qui partent pour le champ missionnaire devaient avoir au pays des soutiens sur lesquels ils puissent compter, sachant étendre en leur faveur le « javelot » de la foi et demeurant fermes dans l’attitude de victoire ; jusqu’à ce que chaque difficulté, chaque obstacle rencontré dans leur travail missionnaire, ait été victorieusement surmonté. Josué persévéra dans son geste de foi jusqu’à ce que les Israélites aient reconquis le terrain perdu, c’était là la force qui était derrière eux. Vous pouvez de même prendre la décision de ne pas vous relâcher jusqu’à ce que tel ou tel pays, tel ou tel lieu ait été conquis pour Dieu. Ne regardons pas aux difficultés apparentes, mais ayons cette foi tenace et persévérante qui sait que les principautés et les puissances invisibles doivent céder devant le croyant qui, par la foi, « étend sa main avec le javelot », témoignant ainsi de la puissance irrésistible et conquérante de Dieu.

Que représentent, actuellement, les terrains qui peuvent avoir été perdus dans la guerre spirituelle ? En voici une illustration : Tel ou tel enfant de Dieu peut avoir été à l’œuvre dans une œuvre d’évangélisation quelconque, mais l’opposition s’étant manifestée, il s’en est retiré par amour de la paix. Cela c’est du terrain perdu. Ce Chrétien aurait dû maintenir sa position malgré toute l’opposition que cela pouvait susciter, jusqu’à ce que le Seigneur ait fait triompher Sa paix, la paix de la victoire remportée. Mais le terrain peut être reconquis, et cela PAR LA PRIERE. Lors même que ce Chrétien ne pourrait pas retourner en personne dans son ancien champ d’activité, il y a pourtant un chemin qui y mène directement : Par la prière, le terrain perdu doit être repris au Nom du Seigneur et la victoire doit être réclamée pour cet endroit.

Un lieu qui a été une fois occupé pour Dieu ne doit jamais être abandonné. Le Seigneur vous rendra intelligent pour que vous puissiez discerner sur quel point ce message s’applique à votre propre vie. Y a-t-il un terrain que vous avez cédé à l’ennemi dans le combat spirituel ? Y a-t-il un lieu que vous aviez « conquis » pour Dieu dans le passé et où vous n’avez pas su vous maintenir ? Votre témoignage a-t-il été réduit au silence et votre travail interrompu ? Ah ! Peut-être le « javelot » de votre foi n’a-t-il pas été dirigé contre les puissances invisibles dans les lieux célestes, peut-être n’avez-vous pas su faire usage de cette arme, et l’ennemi rusé a réussi à vous chasser de votre champ de travail et à empêcher votre œuvre d’être poursuivie !

Dieu a besoin de témoins partout, et tout lieu occupé par Ses témoins Lui appartient de droit et doit être maintenu en Son Nom par de perpétuels actes de foi. Il y a telle chose qu’un terrain repris à l’ennemi ! Je connais une enfant de Dieu qui fait partie d’un comité de librairie ayant pour but de faire une sélection parmi les livres qui paraissent. Cette dame a été un vrai témoin pour Dieu dans ce comité, elle s’est élevée avec énergie contre l’admission de certains livres dont le texte contenait des erreurs et distillait un poison mortel à ses lecteurs. Mais elle l’a fait au prix d’une lutte acharnée. Elle a été attaquée de toutes les manières possibles, mais le Seigneur ne lui a pas fait défaut et Il S’est tenu à son côté.

C’est cela que Dieu cherche aujourd’hui : des TEMOINS qui ne resteront pas silencieux et qui ne laisseront pas le prince de ce monde agir à sa guise. Que le Seigneur vous donne le courage de tenir ferme là où Il vous a placés.

Les ruses de l’ennemi.

Le chapitre 9 peut être intitulé : « Méfiez-vous des stratagèmes de l’ennemi ». En temps de guerre, tout devient suspect.

« Tous les rois qui étaient en deçà du Jourdain, dans la montagne et dans la vallée… s’unirent ensemble d’un commun accord pour combattre contre Josué et contre Israël. Les habitants de Gabaon, lorsqu’ils apprirent de quelle manière Josué avait traité Jéricho et Aï, eurent recours à la ruse et se mirent en route avec des provisions de voyage. Ils prirent de vieux sacs pour leurs ânes et de vielles outres à vin déchirées et recousues, et tout le pain qu’ils avaient pour nourriture était sec et en miettes » (Josué 9 :1-5).

Et Josué fut pris au piège ! « Les hommes d’Israël prirent de leurs provisions et ils ne consultèrent point l’Eternel. Josué fit la paix avec eux et conclut une alliance par laquelle il devait leur laisser la vie… Trois jours après…, les enfants d’Israël apprirent qu’ils étaient leurs voisins et qu’ils habitaient au milieu d’eux » (versets 14-17).

Les Gabaonites se mirent ainsi au profit d’une alliance qui leur laissait la vie sauve, alors que Dieu les avait voués à la mort ; ils arrivèrent à ce résultat en usant d’un stratagème. Voilà ce que sont les pièges, les subterfuges de l’ennemi ! Josué fut trompé par les apparences ! Méfiez-vous des embûches cachées derrière les apparences ! Ils agirent comme s’ils étaient des ambassadeurs.

La direction Divine éprouvée.

Considérez toutes choses comme suspectes. Vous direz sans doute : « Mais comment est-il possible de vivre dans ces conditions —là ? » Cela signifie seulement que dans ce combat spirituel, il ne faut rien tenir pour acquis, il faut éprouver tout ce qui se présente à vous, que cela appartienne au domaine naturel ou surnaturel. Par exemple quand il s’agit de la souffrance, vous devez refuser toute souffrance qui vient du diable.

Et comment reconnaître son origine satanique ? On peut l’éprouver en prenant une attitude bien définie : « Si cette souffrance m’est envoyée par Dieu, je l’accepte, mais si le diable en est l’auteur, je la refuse. Que Dieu Lui-même manifeste maintenant d’où elle vient ». Si c’est le malin qui la produit, la souffrance disparaîtra alors, pour autant que vous persisterez dans votre refus à vous y soumettre. Mais si, au contraire, Dieu a quelque chose à vous enseigner par ce moyen, elle demeurera.

Vous devez « éprouver » toutes choses, même si elles vous paraissent insignifiantes. C’est pourquoi, il vous faut toujours tenir vos facultés de suspicion en éveil. « Ce qui vient de Dieu, je l’accepte, ce qui vient de Satan, je le refuse. Que Dieu me montre la vérité ». Telle doit être l’attitude continuelle de notre esprit. En d’autres termes, « refusez » d’admettre tout ce qui vient de Satan, et « choisissez » d’accepter tout ce qui vient de Dieu.

Comment discerner la volonté de Dieu dans la vie pratique.

Supposons qu’un jour, vous vous sentiez accablé de fatigue. Comment pourrez-vous discerner s’il s’agit d’une fatigue corporelle ordinaire ou si c’est l’ennemi qui fait peser sur vous une si forte pression qu’elle vous rend incapable de travailler ?

La manière d’agir dans ce cas est simple, il faut bien se mettre dans l’esprit que c’est notre volonté qui est le facteur décisif, par la faculté qu’elle a de pouvoir choisir. Par conséquent, exprimez-vous en ces termes : « Si cette fatigue est l’œuvre de l’ennemi, je la refuse, mais si elle provient de causes naturelles et que j’ai vraiment besoin de repos, je l’accepte. Maintenant, Seigneur, montre-moi clairement ce qu’il en est ». Vous ferez l’expérience alors que si c’est l’ennemi qui vous accable, la fatigue disparaîtra par le fait de votre attitude de résistance à Satan. Alors que vous vous croyiez absolument incapable de continuer votre travail, vous découvrez bientôt que vous êtes dans les meilleures conditions pour vous en occuper. Dieu mettra en lumière, en réponse au choix de votre volonté, la provenance surnaturelle de votre faiblesse physique. En prenant votre place résolument du côté de Dieu contre l’ennemi, vous le ferez fuir, et cette expérience se renouvellera à chaque nouvelle attaque (Jacques 4 :7)

Un autre cas : Si pour une cause ou une autre, vous êtes empêchés de vous rendre à une réunion ou à un culte, comment pourrez-vous vous rendre compte de ce qu’est la volonté de Dieu à ce sujet ? Est-ce Sa pensée que vous n’y participiez pas, ou est-ce l’ennemi qui vous en empêche ? De nouveau, prenez la même attitude : « Si le Seigneur veut que je m’abstienne de cette réunion, je choisis de rester à la maison, mais si c’est le diable qui cherche à me retenir, alors, Seigneur, je Te prie, détruis ses desseins, enlève les obstacles et ouvre le chemin devant moi ».

Je le répète donc : éprouvez toutes choses et précisez quel est votre choix à l’égard de toutes les circonstances qui se présentent à vous, comptant que le Sang de l’Agneau vous assure une parfaite victoire (Apocalypse 12 :11). Dans ce domaine du combat spirituel, l’enfant de Dieu a besoin de recevoir un sens aiguisé de discernement et Dieu le donne en réponse à la prière.

Mais laissez toujours à Dieu le temps d’agir pour vous. Quand vous passez par des temps d’incertitude, attendez. Si vous avez des doutes concernant la conduite à tenir, prenez comme règle absolue d’attendre. Ne forcez rien. Si vous sentez dans votre esprit que quelque chose vous retient d’entreprendre une action quelconque, attendez d’être parfaitement au clair et n’allez pas à l’encontre de ce sentiment intérieur.

Refusez de vous laisser entraîner à prendre des décisions hâtives, incertaines et douteuses. N’écrivez pas votre lettre avant d’être tout à fait au clair ! Ah ! Ne vaut-il pas mieux passer pour être peu courtois que d’agir sans avoir l’assurance d’être dans la volonté de Dieu ? En un mot : « Veillez et priez ! »

A mesure que vous progresserez dans le chemin de la Croix, en maintenant votre position d’identification avec Christ dans Sa mort vis-à-vis du péché et du monde, et cela par la foi, mais aussi par votre expérience pratique de tous les jours, l’Esprit du Seigneur vous communiquera le pouvoir de discerner et de comprendre Sa volonté.

En revenant vingt ans en arrière à mes premières expériences lorsque je commençais à savoir reconnaître les directions du Saint-Esprit et à me laisser guider par Lui, pas à pas, un souvenir se présente à ma mémoire ; je me rends compte maintenant de quelle façon le diable a essayé de mettre de la confusion dans mon esprit et de me faire prendre ses insinuations pour la direction divine. Je me rappelle un certain jour où j’étais assise avec ma Bible devant moi, priant Dieu de me montrer si je devais aller dans une certaine ville ou non. J’ouvris ma Bible au hasard et mes yeux tombèrent sur un passage où je pensai devoir trouver la direction demandée. J’étais très perplexe, car ce texte était très vague et je n’arrivais pas à comprendre sa signification. J’essayai pourtant de le méditer et d’obéir à ce qu’il me parut indiquer. En conséquence, je partis pour l’endroit où il me semblait être envoyée par Dieu, mais je n’obtins pas les résultats espérés. Je compris alors que cette manière vague de s’assurer de la direction divine n’était pas la bonne. Ce n’est pas ainsi que l’Esprit de Dieu conduit ! Par bonheur, mon esprit était éveillé et je raisonnai ainsi : « Ce n’est pas la méthode du Saint-Esprit de conduire un enfant de Dieu à faire une chose qui ne lui procure que de la déception, une fois qu’il a obéi et qu’il découvre que cette action n’avait aucune raison d’être ». A partir de ce moment-là, je ne me suis plus jamais laissé diriger par des textes choisis au hasard. Il me suffisait de m’y être laissé prendre une fois ! Si j’avais cependant persisté à employer cette méthode et que je n’aie pas fait mon profit de la première leçon reçue, l’ennemi, déguisé en ange de lumière, m’aurait induite en erreur comme il l’a fait, hélas, pour d’autres Chrétiens dans des choses de beaucoup plus grande importance. Mais par la grâce de Dieu, j’ai pu, à partir de ce jour, refuser d’agir en basant ma conduite sur des textes isolés.

Il y a une quinzaine d’années, Dieu m’a aussi mise en contact avec certaines âmes séduites, dans le but évident de m’enseigner ce que sont les ruses du diable, à tel point que j’aurais pu écrire un livre entier sur ce sujet et sur la nécessité qu’il y a à connaître en toute réalité la puissance protectrice de la Croix. Et l’expérience de toutes les années qui ont suivi m’a convaincue qu’il y a une seule chance d’échapper aux attaques du diable, c’est de connaître la Croix et tout ce qu’elle signifie. Cette conviction a été confirmée à maintes reprises par d’autres enfants de Dieu. Tout récemment encore, une ouvrière dans l’œuvre du Seigneur a fait cette même expérience. Elle s’est trouvé en butte à des attaques très subtiles de l’adversaire, ayant pour objet une séduction dans le domaine des choses de Dieu. Elle m’a raconté que ce qui l’a sauvée, c’était sa connaissance de la vie de crucifixion avec Christ ; au travers de toutes ses expériences difficiles, elle s’était cramponnée au fait qu’elle était unie avec Christ en Sa mort et, en conséquence, l’Esprit de Dieu l’avait amenée à discerner clairement les choses et à être entièrement délivrée.

La bataille des cinq rois.

Etudions maintenant le chapitre 10, où nous trouvons l’histoire d’une bataille rangée livrée par Josué à cinq rois qui avaient traité alliance pour attaquer Israël. Le développement de cette guerre de conquête est très suggestif. Dans un chapitre, il s’agit de Jéricho, une ville. Dans le chapitre suivant, il s’agit de ce que nous appellerions, un village ; puis nous avons la reprise de ce village suivie de l’histoire des stratagèmes employés par l’ennemi. Enfin, ici, au chapitre 10, nous trouvons la description d’une grande bataille rangée, livrée par une ligue de cinq rois au peuple d’Israël.

Avant la bataille, le Seigneur avait dit à Josué (v.8) : « Ne les crains point car le les ai livrés entre tes mains ». Josué aurait pu dire : « Je ne vois aucun indice que Tu l’aies fait, pourquoi n’envoies-tu pas un ange du ciel pour m’en donner la preuve ? » Non, non, Josué, prends-Moi au mot et engage-toi dans le combat, alors tu auras la preuve que Je les ai livrés réellement entre tes mains. Ne crains pas… » Ce n’est pas en luttant pour vaincre, mais en croyant, que vous avez la victoire, comme Josué vous devez aller de l’avant, parce que Dieu l’a dit. Vous n’avez pas à gagner la victoire, mais, assuré de cette victoire, vous devez combattre pour en obtenir la manifestation.

Josué, nous est-il dit, arriva sur ces rois subitement (v. 9) et l’Eternel les mit en déroute et leur fit éprouver une grande défaite. Et ils s’enfuirent devant Israël (v. 11). « Et Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp à Guilgal » (v. 15). Guilgal, vous vous le rappelez, était le lieu où le peuple avait été circoncis avant le siège de Jéricho. « Et les cinq rois s’enfuirent et se cachèrent dans une caverne… et on le rapporta à Josué en disant : on a trouvé les cinq rois… » (v. 16-17). Telles sont bien les manœuvres sataniques de celui contre lequel nous avons à combattre ; ses dominations, ses « rois » ou principautés (Ephésiens 6 :12) savent bien se cacher dans les cavernes. Ils se dissimulent dans les endroits où vous ne pouvez pas les découvrir. Alors Josué dit : « Roulez de grosses pierres à l’entrée de la caverne et mettez-y des hommes pour les garder, et vous, ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis » (v. 18-19). Attaqué par les puissances ennemies, vous aurez peut-être aussi à laisser l’un d’entre eux dans sa caverne et, par la prière, à en boucher l’entrée pour un temps, si le moment propice pour le déloger de sa cachette et le vaincre, n’est pas encore venu.

Nous sommes engagés dans une guerre gigantesque où le prince des ténèbres met en œuvre toutes ses batteries. De notre côté, nous avons à concentrer nos prières sur tel ou tel de ses émissaires et le maintenir prisonnier, « roulant des pierres à l’entrée de la caverne où il est caché », pendant que nous combattrons contre d’autres ennemis qui nous attaquent ou qui cherchent à nous échapper ! Josué encouragea Israël à poursuivre ses ennemis en fuite par des paroles hardies et pleines d’assurance : « L’Eternel votre Dieu les a livrés entre vos mains » (v. 19). Sa voix proclamait inlassablement la VICTOIRE promise par l’Eternel. Si vous faites comme lui, VOUS VOUS RENDREZ DIGNES DE DEVENIR UN CONDUCTEUR SPIRITUEL vous aussi, car c’est le devoir suprême du « chef » d’insuffler à ses soldats l’assurance que Dieu a donné la victoire, en la proclamant sans se lasser. Alors ils seront capables de mener la lutte à bonne fin. Josué dit donc : « Ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis, attaquez-les… ne les laissez pas entrer dans leurs villes, car l’Eternel votre Dieu les a livrés entre vos mains ».

Après que Josué et les enfants d’Israël leur eurent fait éprouver une très grande défaite, et les eurent complètement battus…, tout le peuple revint tranquillement au camp… « sans que personne ne remuât sa langue contre les enfants d’Israël » (v. 20-21). Les enfants de Dieu qui savent affirmer la victoire de Christ sur Satan au Calvaire ont aussi le pouvoir de fermer la bouche à l’ennemi ; mais ils doivent s’abstenir d’attiser eux-mêmes le feu allumé par le diable, en répandant autour d’eux des médisances et des commérages, qui feront d’eux des instruments de Satan. Cela aurait pour effet de leur rendre impossible de lui imposer silence à l’égard du peuple de Dieu.

« Mettez vos pieds sur leurs cous ».

Alors Josué dit : »Ouvrez l’entrée de la caverne et faîtes-en sortir ces cinq rois », (v.22). Et ils firent sortir ces cinq rois, et quand ils les eurent amenés à Josué, il dit aux chefs des hommes de guerre : « Approchez-vous, mettez vos pieds sur les cous de ces rois. Ne craignez point et ne vous effrayez point, fortifiez-vous et ayez du courage, car c’est ainsi que l’Eternel traitera tous vos ennemis contre lesquels vous combattez » (v. 25). Il voulait faire comprendre à ces chefs que toute trace de frayeur devait être absolument bannie de leur cœur, c’est pourquoi il les mit dans une telle proximité de leurs ennemis ! Si Josué donna l’ordre à ses capitaines de mettre leurs pieds sur les cous des rois, le Seigneur a dit à ses disciples : « Voici, je vous ai donné le POUVOIR DE MARCHER SUR LES SERPENTS ET LES SCORPIONS ET SUR TOUTE LA PUISSANCE DE L’ENNEMI ; et rien ne pourra vous nuire » (Luc 10 :19). « Mettez vos pieds sur leurs cous ! » Oui, mais auparavant, les ennemis doivent être tirés de leurs retraites ! S’il y a des ennemis cachés dans telle ou telle « caverne » de votre vie, il vous faut les en faire sortir, puis les regarder en face. Si ces ennemis vous inspirent une crainte insurmontable, demandez au Seigneur de les tirer Lui-même hors de leurs cachettes et de les amener à la lumière du jour, pour que vous puissiez les considérer. N’ayez pas peur que tout soit manifesté. Priez pour que toutes les machinations secrètes de l’adversaire soient mises à découvert, faites-le sortir de sa retraite et mettez votre pied sur lui. « Et le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds » (Romains 16 :20).

Comment s’y prendre avec les âmes liées par le péché et par le diable.

C’est une leçon dure à apprendre que de fouler aux pieds nos ennemis ! Quand elle me fut enseignée, il y a un certain nombre d’années, cela me conduisit dans l’une des plus grandes crises de ma vie, mais le Seigneur avait à m’apprendre, par des expériences répétées, à triompher de l’adversaire jusqu’à ce que je sois délivrée de toute crainte devant lui. A cette époque, je m’occupais d’une personne que le diable avait séduite d’une manière terrible et je cherchais à lui venir en aide. Je ne savais pas alors ce que je sais maintenant et j’essayais par tous les moyens possibles de l’amener à la délivrance mais en vain, à part de courtes périodes de temps. L’adversaire tentait de m’effrayer, mais je me rendais compte que si je me laissais gagner par la plus légère crainte, il aurait le dessus. Je connaissais très peu de choses à cette époque-là sur le combat spirituel contre les puissances sataniques, mais j’avais l’intuition que je ne devais pas les craindre et maintenir mon esprit dans attitude de virilité et de calme absolus. Il m’arriva plus d’une fois de sortir de chez cette personne après avoir soutenu un combat intense contre la puissance de Satan en elle, pour me rendre directement sur l’estrade. A peine avais-je le temps d’ouvrir ma Bible pour recevoir un message, avant de me mettre à parler au public. Bien souvent, j’entendis mes auditeurs faire cette réflexion : « Comment cela se fait-il que Dieu bénisse tellement son message ? » Mais ils se doutaient peu de la manière dont j’avais gagné ma victoire avant de me présenter à eux !

J’ai patienté avec cette âme année après année, refusant de m’en décharger comme j’aurais facilement pu le faire, mais le Seigneur s’est tenu à mon côté et a exaucé maintes et maintes fois mes supplications. Un jour par exemple, je me présentai devant Dieu et Lui dis : « Si cette pauvre âme commet des actions qu’il serait nécessaire que je connaisse, je T’en prie, mets-les en lumière ». Ce même soir, elle me mit une lettre dans la main en me disant : « Lisez cela ! » C’était une missive écrite par elle à une tierce personne, dans laquelle elle racontait tout ce qu’elle faisait.

Dans ce temps-là, je m’efforçais d’acquérir « l’Esprit de l’Agneau » qui était en Jésus ; je me disais que si cet Esprit était vraiment manifesté en moi, cette personne s’en rendrait compte et pourrait être gagnée de cette manière ; mais, à mon grand étonnement, son état empirait au contraire de plus en plus. Je croyais que « l’Esprit de l’Agneau », tel qu’il était en Jésus-Christ, triomphait toujours, mais au lieu de cela, il me semblait que plus Il s’affirmait en moi, plus le diable la tenait en son pouvoir et gagnait du terrain. En désespoir de cause, je m’adressai au Seigneur et je Lui demandai de m’enseigner ce que j’avais à faire. La réponse fut celle-ci : « Mets tes pieds sur les cous des cinq rois ». Je fus d’abord épouvantée à la pensée de devoir mettre mon pied sur le cou de l’ennemi, j’aurais bien préféré que ce soit elle qui mette son pied sur moi ! « Mets tes pieds… » Ah ! Mais c’est tellement plus facile d’être un agneau que de faire cela ! Je ne reçus cependant aucun autre message et je savais que l’obéissance était le seul chemin qui me mènerait à la victoire ! De sorte que quand cette personne revint me voir, au lieu de l’écouter avec un sourire comme si elle n’avait rien fait de mal, je lui dis : « Dieu m’a montré que je ne devais plus sourire et être aimable avec vous, jusqu’à ce que vous vous soyez repentie et que vous ayez renoncé définitivement à toutes vos mauvaises actions. Il m’est interdit de continuer à passer par-dessus votre péché et à l’ignorer, car je m’aperçois que le diable ne fait que prendre un plus grand empire sur vous par ma tolérance ». Depuis ce moment-là, je restai ferme comme un roc, refusant absolument de faire comme si tout allait bien, alors que je savais pertinemment qu’elle n’avait pas abandonné ce qui n’était pas en ordre dans sa vie.

Je confessai au Seigneur que c’était la chose la plus difficile et la plus dure qu’Il m’ait jamais demandé de faire, mais je reconnais que jusqu’à ce moment-là, je n’avais jamais vraiment compris ce qu’était la justice de Dieu.

Depuis l’expérience dont je parle plus haut, la justice de Dieu m’est apparue plus admirable que jamais ! Je préfère même que mon Dieu soit juste, à ce qu’Il soit Amour. Pourrais-je adorer un Dieu qui ne serait pas juste ? Non, il me serait impossible d’offrir un culte d’adoration à mon Dieu s’Il tolérait le péché, s’Il passait légèrement par-dessus !

S’il y a quelque chose dans votre vie qui n’est pas en harmonie avec la justice du Dieu Saint, laissez-le exterminer cette chose, car Sa justice est la plus haute expression de Son Amour. Dans cette guerre, vous ne devez rien avoir à faire avec ce qui pour vous est mal. Ne vous laissez pas influencer par les autres gens à ce sujet, mais demandez à Dieu de vous faire savoir ce qui, pour vous, est bien ou mal, et alors SOYEZ FIDELE à ce qu’Il vous aura montré. Ne basez jamais votre conduite sur « ce que dit celui-ci ou celui-là », mais faites ce que Dieu vous a indiqué comme étant juste d’après le degré le plus élevé de connaissance auquel vous soyez parvenu en lisant Sa Parole. Car « heureux est l’homme qui ne se condamne pas lui-même en ce qu’il approuve ». Soyez loyal ! Peu importent les expériences, soyez vrai ! Soyez fidèle et faites le Bien parce que c’est le Bien. Non pas pour le profit que vous pourriez en tirer, non pas parce que cela vous rend heureux, mais faites ce qui est juste parce que c’est juste et parce que Dieu est saint.

Pourquoi la guerre en Canaan.

Quelle fut la cause initiale de la guerre en Canaan et pourquoi fut-elle si exterminatrice ? Dans Deutéronome 7 :2, nous lisons qu’au moment où Israël franchit la frontière de Canaan et où l’Eternel lui donna l’assurance qu’il allait livrer ses habitants entre ses mains, Il lui dit : « Lorsque tu les auras battus, tu les dévoueras par interdit (tu les détruiras entièrement), tu ne traiteras point d’alliance avec eux, tu ne leur feras point grâce ». Cette extermination totale, impitoyable, avait une raison, qui nous est révélée dans Deutéronome 9 :4. « Lorsque l’Eternel ton Dieu les chassera devant toi, ne dis pas en ton cœur : C’est à cause de ma justice que l’Eternel me fait entrer en possession de ce pays. Car c’est A CAUSE DE LA MECHANCETE DE CES NATIONS QUE L’ETERNEL LES CHASSE DE DEVANT TOI. Non, ce n’est pas à cause de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu entres en possession de leur pays ; mais c’est à cause de la méchanceté de ces nations que l’Eternel ton Dieu les chasse devant toi ! » Ces paroles revêtent une signification toute nouvelle quand nous les lisons à la lumière du confit actuel avec les puissances des ténèbres et les esprits malins qui sont dans les lieux célestes. « Le Seigneur ton Dieu les chassera devant toi… » « Le Seigneur va les déposséder devant toi… » « C’est Lui qui les détruira… » « Tu les chasseras, tu les feras périr promptement… » Les Israélites avaient un rôle à jouer dans cette guerre. Malheur à eux s’ils s’étaient imaginé qu’ils n’avaient qu’à s’asseoir sur les rives du Jourdain pendant que l’Eternel faisait la conquête du pays à leur place ! C’est devant eux qu’il avait promis de chasser les Cananéens. Ils étaient les instruments par le moyen desquels Dieu devait déposséder l’ennemi.

« L’Eternel ton Dieu les chassera… » Cette parole vous concerne, dans le conflit présent. Vous avez à marcher en avant dans Sa victoire et Il les dépossédera devant vous ! Oh ! Si l’Eglise de Dieu pouvait comprendre cela et savait s’élever sur le niveau de la victoire qui nous est assurée par le triomphe de notre Seigneur glorifié ! Si elle pouvait seulement réaliser le fait que le Seigneur notre Dieu peut chasser les puissances des ténèbres devant l’Eglise de Jésus-Christ comme Il a chassé autrefois les nations du pays de Canaan devant le peuple d’Israël !

Ce ne fut pas à cause de la « justice » des Israélites que les Cananéens furent dépossédés de leur pays, comprenez-le bien ; ce n’était pas parce qu’ils étaient un peuple sans reproche ou des instruments parfaits. Etes-vous peut-être tenté de vous appesantir sur vos manquements, de désespérer de vous-mêmes et de penser qu’il est impossible de pouvoir vous attendre à être employé par le Seigneur dans ce combat, tant que vous n’êtes pas vraiment accomplis en toutes choses ? Sachez donc que ce n’est pas à cause de votre justice que le Seigneur va chasser les hordes des ténèbres devant vous. C’est en vertu de la justice de Jésus-Christ. « L’Eternel votre justice », c’est à cause de la victoire de votre Sauveur au Calvaire.

Destruction totale des Cananéens et de leurs dieux.

Relisons Deutéronome 7 :2. Mettons l’accent voulu sur l’attitude qu’Israël devait adopter envers ces nations de Canaan ! Quelles fortes paroles que celles-là ! « Tu les dévoueras par interdit, tu les détruiras entièrement ! » Ils devaient être voués à la mort sans miséricorde. « Tu ne traiteras point d’alliance avec eux. Tu ne leur feras point grâce ». Dans le cinquième verset, nous voyons la raison de cette attitude en ce qui concerne aussi les rites religieux de ces nations. « Voici comment vous agirez à leur égard : vous renverserez leurs autels… » Leur religion qui sous-entendait le commerce avec les puissances sataniques devait être traitée sans miséricorde. « Vous briserez leurs statues »… (Les statues qui servaient à l’exercice de leur culte). « VOUS ABATTREZ LEURS IDOLES ET VOUS BRULEREZ AU FEU LEURS IMAGES TAILLEES ». Telle devait être l’attitude d’Israël vis-à-vis de l’idolâtrie de Canaan, derrière laquelle se dissimulait l’adoration des démons. Il ne devait pas y avoir l’ombre d’un compromis, nulle alliance secrète, point de pitié ! Les expressions dont Josué fait usage sont si fortes qu’elles paraîtraient exagérées si elles ne concernaient que le côté purement humain des choses, mais quand on comprend que Dieu avait en vue ce qui se cachait derrière les rites religieux des Cananéens, à savoir les puissances sataniques, on ne peut s’en étonner. Paul met ce fait clairement en lumière dans son épître aux Corinthiens, où il dit qu’une idole en elle-même n’est « rien dans le monde », mais que ce sont les démons qui sont cachés derrière l’idole (1 Corinthiens 8 :4-10, 19-21)

La guerre que Dieu conduisait en Canaan était donc dirigée contre Satan et ses armées, car la religion de ces peuplades n’était autre chose que l’adoration des démons. Tout y parlait de communication avec les puissances diaboliques. Le pays était comme imprégné de ce que nous définirions aujourd’hui sous le nom de « spiritisme ». C’est la raison pour laquelle l’attitude du peuple qui représentait sur la terre le Dieu trois fois saint devait être impitoyable.

Soulignons chaque mot de chacune de ces phrases, afin que la vigueur extraordinaire de ces expressions soit imprimée dans nos entendements et dans nos cœurs. Elles nous tracent en effet notre ligne de conduite actuelle vis-à-vis des puissances des ténèbres et du prince des ténèbres, vis-à-vis de tout ce qui touche au domaine satanique. Notre attitude doit être la même que celle de Dieu à l’égard de ces armées infernales, qui étaient comme la colonne vertébrale de la méchanceté des peuples de Canaan.

LA GUERRE ETAIT DECLENCHEE CONTRE LES DIEUX DE CANAAN, leurs autels devaient être démolis, leurs statues réduites en miettes ; et, selon une expression courante, les Israélites ne devaient pas mettre des gants pour le faire ; cette destruction ne comportait rien de superficiel. Les mots « abattre », « brûler », « démolir », « avoir en extrême horreur », « avoir en extrême détestation (ou abomination) », dépeignent une action énergique, des sentiments d’une violence extrême. Examinez ce langage de près et voyez combien il révèle la haine implacable de Dieu contre ces hordes infernales, méchantes, rebelles, qui ont leur demeure dans les lieux célestes, les dominations, les principautés et les puissances de Satan.

Il faut que nous devenions pleinement conscients du jugement et de la malédiction que Dieu fait peser sur le diable, de Sa haine contre lui, exprimée dans les commandements qu’Il donna à Israël au sujet de l’attitude qu’il devait avoir envers les nations de Canaan, ces nations qui étaient adonnées au culte des armées déchues et invisibles du prince de ce monde. C’est la malédiction d’Eden mise à exécution : « L’Eternel Dieu dit au serpent : Tu seras maudit, » (Genèse 3 :14), et quiconque s’identifie au serpent et touche aux choses qui le concernent, tombe sous le coup de la même malédiction. « Donnez-vous bien garde de l’interdit, de peur que vous ne vous mettiez en interdit en prenant de l’interdit ». En anglais : « Gardez-vous de la chose maudite, afin que vous ne vous rendiez pas vous-même maudits… » (Josué 6 :18). Quelle ne doit pas être l’attitude de l’Eglise de Jésus-Christ actuellement vis-à-vis du spiritisme et de toutes les autres manifestations des puissances infernales, à la lumière de ces paroles adressées autrefois à Israël ?

Le danger des guet-apens spirituels.

Lisons maintenant Deutéronome 12. Nous y trouvons une autre raison encore pour laquelle Israël avait à prendre une attitude aussi énergique envers les nations de Canaan. Dieu voulait les préserver du danger de se laisser détourner de Lui. Il fallut qu’Il inspire Moïse à employer ce langage sans équivoque, pour faire comprendre à Israël combien Il avait en abomination, combien Il haïssait le péché et les esprits méchants. (En anglais : « Les méchancetés qui sont des esprits ») (Ephésiens 6 :12). Comment Son peuple aurait-il pu être protégé, sans cela, de tout contact avec les puissances surnaturelles mauvaises qu’il allait rencontrer dans le pays et des conséquences qui en auraient résulté ? Il fallait que Dieu creuse un gouffre de mort entre Son peuple et la méchanceté diabolique de Canaan.

Quatre manières par lesquelles le diable peut circonvenir les Saints.

Deutéronome 13 nous donne un aperçu des pièges dans lesquels les Israélites auraient pu tomber. « Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant » (Deutéronome 12, 30). Le même solennel avertissement est encore d’actualité, car même des Chrétiens, des Chrétiens engagés, se jouent de Dieu en touchant au spiritisme et à toutes sortes d’autres « ismes » démoniaques qui se font jour dans les temps périlleux où nous vivons. Il y a une recherche, de nos jours, de communion avec les esprits familiers, qui ne manquera pas d’attirer sur ceux qui s’y livrent le jugement le plus sévère de Dieu, car Il fait la guerre maintenant à ces pratiques, tout autant qu’Il la faisait autrefois dans le pays de Canaan. Que de Chrétiens trempent dans le spiritisme et dans les innombrables doctrines de démons qui sévissent en tous lieux !

Si Dieu dut exterminer les Cananéens à cause de leur commerce avec les mauvais esprits, de leur sorcellerie, de leur magie et de leur idolâtrie, il ne fait pas l’ombre d’un doute que le jugement va fondre sur le spiritisme sous toutes les formes diaboliques où il se présente aujourd’hui. Dieu était en guerre contre les peuples de Canaan à cause de ces pratiques infernales, Il combattait contre les puissances surnaturelles du mal. Et il est grand temps que l’Eglise se réveille au fait que Dieu a déclaré une guerre impitoyable à tout ce qui provient de Satan. Il est temps que les enfants de Dieu prennent garde à ce qu’ils font, à ce qu’ils enseignent, à ce qu’ils lisent ! Il y a un genre de littérature actuellement qui est largement diffusée et qui contient les enseignements les plus subtils des esprits séducteurs, ayant en eux le germe des abominations de Canaan qui firent tomber sur ce pays le juste jugement de Dieu.

Le premier des quatre subterfuges de Satan est de pousser l’enfant de Dieu à s’informer.

« Garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant. Garde-toi de t’informer de leurs dieux et de dire : comment ?… » (Deutéronome 12 :30). Les Israélites pouvaient être gardés à la condition de ne pas même s’informer des idoles que les Cananéens adoraient. Il est préférable de s’abstenir de lire des livres sur la Théosophie, la Science Chrétienne, ou les autres sectes du temps présent, qui prouvent qu’elles ne viennent pas de Dieu par le fait qu’elles atténuent la gravité du péché et nient l’Evangile de la Croix et l’Expiation du péché par le Sang de Christ. Le poison subtil caché dans les mots par les malins esprits s’infiltre dans l’esprit du lecteur, souvent à son insu, et celui-ci n’arrive que difficilement ensuite à s’en débarrasser. L’Eternel ne recommanda pas à Josué de lire tous les livres de magie des sorciers et des médiums de Satan, en Canaan, afin de s’instruire sur la manière de s’y prendre à leur égard, mais lui ordonna de méditer jour et nuit la loi de Dieu. Point n’était besoin de lire la littérature empoisonnée des Cananéens !

L’ennemi rusé est à l’œuvre aujourd’hui, cachant ses amorces sous des amoncellements de mots, pour les rendre plus difficiles à découvrir. Combien notre Dieu agit différemment ! Quand il envoie Son message à un monde mourant, Il l’exprime dans un langage si simple que même un enfant peut le comprendre. Mais c’est la tactique du diable de déverser, par le moyen de gens dont l’esprit est perverti, de tels torrents de paroles, la plupart du temps magnifiques, qu’on ne peut pas découvrir où l’erreur se cache. Méfiez-vous de ceux qui accumulent les mots en leur donnant à dessein un sens confus, ou qui jonglent avec les textes du livre de Dieu, car ils font l’œuvre de l’ennemi et cette méthode n’est que trop fréquente de nos jours.

Un des moyens par lesquels Israël pouvait être pris au piège était de « s’informer ». Oh ! Enfants de Dieu, demeurez fidèles à vos Bibles ! Tenez-vous-en aux simples vérités de la Parole de Dieu ! Une des choses les plus surprenantes dans le peuple de Dieu est de constater combien peu les Chrétiens connaissent les Saintes Ecritures ! Ceux qui prennent le livre de Dieu et le lisent d’un bout à l’autre jusqu’à ce que chacune de ses parties se soit incorporée à leur vie intérieure, sauront vite discerner dans ce qu’ils entendent ce qui n’est pas en harmonie avec cette Parole, et ils ne se laisseront pas si facilement entraîner loin de la Vérité telle quelle est en Jésus-Christ.

Le deuxième danger est celui des « signes » et des « prodiges ».

« S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un songeur qui t’annonce un signe ou un prodige, et qu’il y ait accomplissement du signe ou du prodige dont il a t’a parlé en disant : Allons après d’autres dieux, des dieux que tu ne connais pas et servons-les ! tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce songeur, car c’est l’Eternel votre Dieu qui vous met à l’épreuve pour savoir si vous aimez l’Eternel votre Dieu de tout votre cœur et de toute votre âme… Ce prophète ou ce songeur sera puni de mort, car il a parlé de révolte contre l’Eternel votre Dieu… et il a voulu te détourner de la voie dans laquelle l’Eternel ton Dieu t’a ordonné de marcher ». (Deutéronome 13 :1-5)

Ce passage nous apprend que lorsqu’un signe ou un prodige s’accomplit après avoir été prédit par un « prophète », cela ne prouve nullement que le signe ni que le « prophète » aient été envoyés par Dieu. Ce n’est pas le prodige lui-même, mais le résultat du prodige, qui en est la preuve décisive. Le point à élucider est celui-ci : ce prodige a-t-il pour objet de vous éloigner de Dieu, tout en vous faisant entrer en contact avec d’autres « dieux » ou d’autres objets d’adoration ? Où cela conduit-il ? Voilà la pierre de touche. Dieu savait d’avance qu’il y aurait des puissances surnaturelles en Canaan, qu’il y avait des songeurs et des faux prophètes qui s’élèveraient pour détourner le peuple de l’Eternel.

La déclaration ci-dessus prouve de la manière la plus évidente qu’un signe ou un prodige n’est pas nécessairement d’essence divine et c’est sur ce point que tant de personnes font fausse route. On ne met pas en doute généralement qu’il suffit qu’une chose arrive, qu’une prédiction s’accomplisse pour qu’elle vienne de Dieu ; mais le croyant doit chercher à se rendre compte de l’effet que telle ou telle chose produira sur lui-même et sur sa vie spirituelle. A quoi va l’amener ce « signe » ou ce miracle ? Va-t-il le rapprocher de Dieu, le rapprocher de Ses enfants ? Aura-t-il pour résultat d’unir ou de diviser le peuple de Dieu ? Vous attachera-t-il plus loyalement à Dieu ou, au contraire, vous conduira-t-il à adorer « d’autres dieux » (ce qui peut être interprété par le fait d’attribuer une plus grande valeur à votre propre « expérience » qu’aux simples enseignements de la Parole de Dieu.)

Le danger des liens de famille.

Dans les versets 6-8 de ce chapitre 13, nous lisons encore : « Si ton frère… ou ton fils, ou ta fille, ou ta femme… ou ton ami que tu aimes comme toi-même t’incite secrètement en disant : Allons et servons d’autres dieux ! … tu n’y consentiras pas… » C’est dans les liens de famille que se cachent souvent les pièges qui font tomber les enfants de Dieu. Ceux qui lui étaient les plus proches et les plus chers pouvaient devenir des instruments entre les mains des ennemis de Canaan pour atteindre l’Israélite le plus loyal. Mais tout ce qui tend à nous éloigner de Dieu doit être repoussé, même quand la tentation vient de ceux que nous « aimons comme nous-mêmes ».

Il y a donc quatre choses qui nous sont indiquées comme pouvant être une cause de chute pour l’Israélite : « s’informer », être séduit par les prodiges des faux prophètes et des songeurs, se laisser détourner par les membres de sa famille ou par ses amis et enfin, dans Deutéronome 13 :12-18 est exposé :

Le danger de l’opinion publique.

« Si tu entends dire au sujet de l’une des villes que t’a donnée pour demeure l’Eternel ton dieu : Des gens pervers ont séduit les habitants de leur ville en disant : Allons et servons d’autres dieux ! des dieux que tu ne connais point, tu feras des recherches, tu examineras, tu interrogeras avec soin. La chose est-elle vraie, le fait est-il établi ? Cette abomination a-t-elle été commise au milieu de toi, alors tu frapperas du tranchant de l’épée les habitants de cette ville ».

Une âme droite doit faire face à ces quatre différentes formes de péril et user de la plus grande vigilance à leur égard. Vous pouvez par votre obéissance aux commandements de Dieu, avoir échappé au danger de toucher aux choses sur lesquelles Satan a imprimé son cachet diabolique et de vous en informer. Vous pouvez avoir discerné la provenance satanique de tel signe surnaturel ou de tel miracle et vous en être détourné. Vous pouvez même avoir fidèlement résisté aux tentatives des membres de votre famille de vous entraîner sur un chemin d’à-côté, ou à l’influence de vos plus chers amis. Et pourtant, il se peut que vous vous laissiez prendre par la question de l’opinion publique, le désir de faire comme les autres. Si facilement on croit qu’une chose est nécessairement bonne, quand tout le monde le dit. « La voix du peuple est la voix de Dieu », c’est un très vieux dicton ! Ah ! La voix du peuple n’était certes pas celle de Dieu à Golgotha ! C’était la voix du diable.

Mais, envers et contre tout, restez totalement loyal à votre Dieu !

Comment échapper aux tentatives de Satan pour nous séduire ?

Dans les quatre aspects que présentent les dangers qui nous guettent, remarquez que le seul et unique remède proposé par Dieu pour échapper aux manœuvres de l’ennemi est « la mort », « le feu ». Quelle est la portée de ces expressions pour nous-mêmes ? Ils nous parlent de la mort de la Croix pour chacun de nous. Prenez l’attitude de Galates 2 : 20 : « Je suis crucifié avec Christ », de façon à ce qu’un abîme de mort vous sépare de toutes ces choses. C’est là ce que vous avez à faire, puis, laissez le « feu » de Dieu dévorer tout ce qui doit être brûlé dans votre vie. (Voir Galates 6 : 14 « Je suis crucifié au monde ».)

Avant d’aller plus loin et d’étudier les conditions de la victoire et de l’autorité spirituelle, lisons encore Deutéronome 18 :9-15 : « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Eternel ton Dieu te donne… » Ah ! Certes, ce n’est pas à cause de notre propre justice que nous pénétrons dans « les lieux célestes », mais en vertu de la justice de notre Seigneur Jésus-Christ. Il s’agit du pays que « l’Eternel ton Dieu te donne » et Il le donne avant que nous y soyons entrés, Il nous le donne en Christ. Et ce n’est que lorsque nous y avons été introduits que nous nous rendons compte des dangers qui nous y menacent. Ces dangers n’existaient pas dans le désert. Là, c’était le regard en arrière vers l’Egypte et ses pots de viande ! La « puissance des ténèbres » ne s’inquiétait guère alors des Israélites, car leurs appétits et leurs convoitises charnels rendaient superflus qu’elle se manifeste comme en Canaan. Le diable peut rester hors de vue avec « ceux qui marchent selon la chair », car il n’a qu’à laisser la chair accomplir son œuvre. Mais une fois que le peuple de Dieu a traversé le Jourdain, la mort avec Christ, et pénétré dans la sphère spirituelle qui lui est ouverte par son identification avec Christ Ressuscité, c’est alors que les pièges sont à craindre. Là, dans le domaine spirituel, le Seigneur chassera l’ennemi devant son enfant, mais seulement à la condition qu’une séparation absolue, un abîme de mort, soit opérée entre lui et le monde.

« Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Eternel ton Dieu te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin… » (Deutéronome 18 :9-10). Qu’est ce que la divination ? Paul, un jour, fut suivi par une femme qui avait un esprit de divination, (Actes 16 :16) qui n’était autre que la contrefaçon satanique de la puissance du Saint-Esprit. Il est écrit dans Jean 14 :26 et 16 :13 : « Le Saint-Esprit vous enseignera toutes choses et il vous annoncera les choses à venir ». Il nous est promis que le Saint-Esprit nous enseignera la vérité dans le secret de notre âme et que cet enseignement découlera d’une puissance demeurant en nous et révélant les choses de Dieu (1 Corinthiens 2 :10). La « divination » est une contrefaçon de cette connaissance divine, transmise par un « esprit de divination ».

Prétendez-vous que cela n’a rien à faire avec vous ? N’en soyez pas trop sûr. Satan peut contrefaire le Saint-Esprit et vous faire connaître ou vous suggérer des choses dont il vous sera impossible de discerner la provenance par votre propre sagesse. Ce récit des Actes nous indique clairement que les « abominations » des Cananéens étaient en intime relation avec les mauvais esprits, puisqu’ils exerçaient la divination telle qu’elle nous est décrite dans Actes 16, lorsque Paul chassa le mauvais esprit hors de la servante qui était possédée d’un « esprit de python ». Les esprits malins peuvent dire la vérité quand cela leur convient, comme nous le voyons dans le cas que nous venons de citer : « Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très Haut et ils vous annoncent la voie du salut ». Cela était vrai et Paul aurait pu s’écrier : « Quel témoignage frappant cette fille rend à notre qualité de serviteurs de Dieu ! » Mais Paul n’accepta pas que des esprits mauvais rendent témoignage à son apostolat. L’eut-il accepté, la puissance de Dieu en lui aurait pu être confondue avec celle des esprits malins. Or, le fait que les âmes étaient sauvées par son moyen témoignait assez éloquemment que son travail était de caractère Divin, pour qu’il n’ait pas besoin d’un autre témoignage. Même si ce témoignage était « surnaturel ». Quand Dieu sauve et bénit les âmes par notre moyen, c’est la meilleure preuve qui puisse être donnée de Sa Présence avec nous. L’esprit de divination est donc la contrefaçon de l’œuvre du Saint-Esprit. « Qu’on ne trouve chez toi personne qui exerce le métier d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Eternel et c’est à cause de ces abominations que l’Eternel ton Dieu va chasser ces nations devant toi » (Deutéronome 18 :10-12).

Comprenez-vous quelle est l’attitude de Dieu envers les machinations de Satan et ses contrefaçons ? Toute la guerre de Canaan se résume dans ces paroles : « C’EST A CAUSE DE CES ABOMINATIONS QUE L’ETERNEL TON DIEU VA CHASSER CES NATIONS DEVANT TOI ». Dieu ne luttait pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances sataniques. Jéricho, en tant que ville principale du pays, et le pays tout entier, devaient être remplis de ces emblèmes, autels, idoles, obélisques, statues, et nombre d’autres accessoires de culte, qui témoignaient hautement que le pays était en la possession du prince des ténèbres, et que ses habitants étaient comme imprégnés de ces forces surnaturelles du sous-monde auxquelles ils s’étaient livrés. Dans cette phrase se trouve donc condensée la seule vraie signification de la guerre de Canaan.

Le principe fondamental de la victoire dans la guerre spirituelle.

Nous comprenons maintenant pourquoi le livre de Josué passe pour être le pendant de l’Epître aux Ephésiens et quelles grandes leçons il nous enseigne au sujet de la lutte spirituelle dans laquelle nous sommes engagés. Certaines conditions furent imposées à Israël quant à l’autorité qui lui serait conférée vis-à-vis des habitants du pays, et cela, indépendamment de la guerre elle-même. Dans Deutéronome 11 :8-9, nous lisons : « Vous observerez tous les commandements que je vous prescris aujourd’hui, afin que vous ayez la force de vous emparer du pays où vous allez passer pour en prendre possession… »

La première de ces conditions était une obéissance implicite à la Parole de Dieu, faute de quoi cette autorité ne leur serait pas accordée. Ceci, de nouveau, nous montre l’importance vitale qu’il y a à nous nourrir de la Parole de Dieu et à chercher à en être tellement pénétrés que notre esprit en devienne vraiment fort. « Vous observerez tous les commandements… afin que vous ayez la force de vous emparer du pays et d’en prendre possession ». Cette obéissance totale aux commandements de Dieu impliquait que les Israélites ne devaient avoir aucun contact quelconque avec les choses que Dieu leur avait interdites. Revenons à l’histoire de Jéricho, afin de rendre ce point encore plus lumineux.

L’Eternel avait dit à propos de Jéricho : « La ville sera dévouée par interdit » (Josué 6 :17). Le sens littéral de ce verbe est « maudit » ou « voué à la malédiction ». En Eden, Dieu avait prononcé une sentence de malédiction contre Satan, et cette malédiction s’étend à tous ceux qui s’identifient avec lui ou qui cèdent à son pouvoir. La ville de Jéricho fut donc vouée à la malédiction, parce qu’en elle étaient rassemblées toutes les abominations de Canaan qui, nous l’avons vu, étaient des « abominations » à cause des hordes ténébreuses de l’enfer qui les inspiraient et les contrôlaient.

« Gardez-vous de ce qui sera dévoué par interdit (ou maudit) » (v. 18), avait dit Yaweh. L’Eternel avait donné cet ordre d’une manière si péremptoire qu’aucun des hommes faisant le tour de la ville de Jéricho ne pouvait ignorer qu’il ne devait à aucun prix toucher à quoi que ce soit qui appartenait à la ville, sous peine de paralyser tout le peuple en le mettant sous le coup de la malédiction qui frappait Satan, ses adorateurs et tout ce qui rapportait à leur culte démoniaque.

Ils devaient « se garder » des choses maudites. On dit toujours que c’est le Seigneur qui doit nous garder ! Mais il y a des choses dont nous devons garder nous-mêmes, car le Seigneur n’accomplira aucun miracle pour nous empêcher de toucher à une chose défendue par Lui. Il ne faut pas charger le Seigneur de faire pour nous ce qu’Il veut que nous fassions nous-mêmes. « Celui qui est né de Dieu se garde lui-même et le malin ne le touche pas » (1 Jean 5, 18).

Quel est le secret de la victoire ? Une séparation absolue qui s’opère premièrement par la crucifixion, ce que nous verrons plus loin, puis par l’obéissance aux commandements de Dieu. Josué 7 :4 nous apprend de quelle manière Israël se rendit compte que le camp était sous la « malédiction ». La ville de Jéricho avait été prise et tout paraissait aller au mieux quand les trois mille hommes de guerre partirent pour Aï. Mais ils s’enfuirent devant les gens d’Aï. Ils prirent la fuite, parce qu’ils avaient perdu la puissance qui leur permettait de faire face à l’ennemi, de prendre l’offensive et de combattre. Pas plus Josué que les hommes du peuple ne savaient que la malédiction était venue sur le camp, jusqu’à ce qu’ils partent en guerre et que leurs vaillants guerriers, encore tout remplis d’enthousiasme à cause de la prise de Jéricho, ne se soient enfuis devant les gens d’Aï. Ils tournèrent le dos à l’ennemi, et seulement alors ils comprirent que quelque chose n’était pas en ordre. Etait-ce Dieu qui leur avait failli ?

Josué lui-même ne savait pas que la malédiction était tombée sur eux. Il constata la défaite et s’écria : « Il nous faut prier davantage », puis il alla et se jeta contre terre devant l’Eternel : « Ah ! Seigneur Eternel, pourquoi as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, pour nous livrer entre les mains des Amoréens et nous faire périr ? De grâce, Seigneur que dirai-je, après qu’Israël a tourné le dos devant ses ennemis ? » (Josué 7 :7-8)

Etait-ce de « plus de prière » dont ils avaient besoin ? « L’Eternel dit : Lève-toi ! Pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage ? Israël a péché… Ils ont pris des choses dévouées par interdit… Aussi les enfants d’Israël ne peuvent-ils résister à leurs ennemis ; ils tourneront le dos devant leurs ennemis, car ils sont sous l’interdit » (sous la malédiction) (versets 10, 12). Pourquoi cela ? Que s’était-il passé ? Comment la malédiction avait-elle pu venir sur eux ? Se pouvait-il que ce soit seulement à cause d’un petit lingot d’or ?

Ce n’était pas ces objets eux-mêmes, mais la puissance démoniaque qui se cachait derrière eux, laissant son empreinte et sa souillure sur eux, qui était « dévouée par interdit ». De même, si vous touchez à une chose qui appartient au « dieu de ce monde », cela amènera une malédiction sur vous et sur tout le camp.

Josué ne devint conscient du fait que la puissance de Dieu qui, jusqu’alors avait collaboré avec eux contre l’ennemi, s’était retirée d’eux, que lorsqu’ils partirent à la conquête d’Aï et qu’ils se trouvèrent sans force pour vaincre leurs ennemis. Ainsi en est-il dans notre lutte spirituelle. Et de même que chaque étape de la victoire devait être gagnée en prenant l’offensive contre l’adversaire, de même en est-il pour nous aujourd’hui ! Mais comment prendre l’offensive, spirituellement parlant ? En réalité, cela signifie beaucoup ! Le côté visible de votre activité est une chose, et pour cela, le Seigneur vous fera comprendre Sa Volonté. Mais une autre chose est, dans votre chambre, à la maison, de prendre en esprit, une attitude d’opposition aux œuvres du diable et de dire : « Seigneur, me confiant dans l’efficacité de Ta victoire, je prends l’offensive en Ton Nom contre toutes les puissances des ténèbres qui accablent les missionnaires en Chine, aux Indes, en Afrique, et je résiste avec eux au nom de Jésus-Christ, à tout ce qui s’oppose à eux ». Ceci est possible parce que, en esprit, toute l’Eglise de Christ est une et indivisible, et que par conséquent, si je suis uni au Seigneur vivant, ressuscité et glorifié, participant de Sa vie, je sais que ces missionnaires en pays païens sont aussi membres du même Corps. Or « si un membre souffre, dit Paul, tous souffrent ». Il est nécessaire que nous réalisions mieux le fait de l’unité du Corps de Christ, impliquant que nous sommes aussi rapprochés, « en Christ », des membres de ce Corps qui sont aux extrémités de la terre, que nous le sommes de ceux qui sont autour de nous.

La nécessité de prendre une attitude déclarée contre le péché, le monde et le diable.

Pour pouvoir soutenir ce combat agressif en esprit contre les armées ténébreuses de Satan, il est indispensable de maintenir avec persistance la position qui est décrite dans Romains 6 : Considérez-vous comme mort au monde, dans tout ce qui dépend du dieu de ce monde, mort aux convoitises de la chair afin qu’elles ne dominent pas sur vous. Vous réaliserez alors que « si vous marchez selon l’Esprit, vous n’accomplirez pas les désirs de la chair ». Considérez-vous également comme mort aux puissances des ténèbres, ne leur octroyant aucun droit, aucun contrôle, aucune domination sur vous, leur refusant toute entrée en vous, car vous êtes en Jésus-Christ, caché en Lui. C’est en cela que consiste votre position de combat, votre point d’appui pour une victoire continuelle.

Si notre victoire dépendait de la mesure selon laquelle nous avons expérimenté la crucifixion, bien des enfants de Dieu devraient conclure que, puisque leur expérience à ce sujet est encore très limitée, ils ne peuvent espérer pouvoir triompher de l’ennemi avant une période de temps indéterminée, disons par exemple, avant l’année prochaine ! Dans ce cas, c’est sur notre expérience personnelle et non sur l’œuvre accomplie de Christ que reposerait notre foi. Le gage de la victoire, ce n’est pas ce que Christ a fait en nous, mais ce qu’il a fait pour nous à Golgotha. Il a porté l’ancienne création, dans Son corps sur le bois et notre vieil homme a été crucifié avec Lui, voilà ce qu’il a fait pour nous.

Le « dieu de ce monde » tient en son pouvoir la terre entière, il pénètre tout, il couvre tout d’une obscurité épaisse, impénétrable, qui aveugle les hommes. Si vous voulez être un combattant dans la guerre offensive contre lui, si vous voulez avoir l’assurance que Dieu est avec vous et qu’Il veut chasser devant vous les puissances des ténèbres, il faut que vous demeuriez dans une attitude de « mort au monde ». « Loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme moi je le suis pour le monde ! » (Galates 6 :14). Paul déclare ici quelle était sa position vis-à-vis du monde.

C’est maintenant votre affaire de vous approprier par la foi l’œuvre pleinement accomplie de Christ et de compter sur le Saint-Esprit pour la rendre efficace. Quand vous rencontrez Satan sur votre chemin, quand vous entrez en lutte avec lui, à ce moment-là faîtes vôtre l’œuvre parfaite de votre Sauveur, tenez-vous de pied ferme sur ce terrain, et le Saint-Esprit vous mettra au bénéfice de toute la puissance qui en découle, ce qui aura pour résultat de faire fuir l’ennemi. Aussi longtemps que vous demeurez caché dans le Christ de Golgotha, Satan doit se retirer de vous, il est vaincu.

Quoique ce ne soit pas notre intention d’entrer dans trop de détails, nous ajouterons cependant encore ceci : il y a certaines expériences desquelles il est difficile de dire au premier abord si elles viennent de Dieu ou du diable. Pour s’en rendre compte, il faut les éprouver en disant : « Seigneur, je me tiens sur le terrain de Romains 6 et de tout ce que cela comporte ; que cette attitude soit rendue effective pour moi maintenant ». Certaines âmes de ma connaissance, après avoir passé par des expériences surnaturelles qu’elles avaient cru venir de Dieu, ont expérimenté que ces choses ont disparu définitivement dés l’instant où elles ont pris l’attitude décrite plus haut.

Prenez donc sans aucune équivoque cette position de mort vis-à-vis du péché, du monde et du diable, qu’il ne vous suffise pas de l’avoir prise pour la journée d’hier, mais prenez-la pour le moment présent et ne vous laissez pas embrouiller par le côté « expérimental » de cette vérité ! Dieu la rendra vivante dans votre expérience pratique pour autant que vous vous maintiendrez sur le terrain de l’œuvre parfaite de Christ, de Romains 6 et de tout ce que cela représente. C’est l’œuvre du Saint-Esprit de faire que cette attitude prise se traduise en expérience pratique dans votre vie.

« Regardez-vous comme mort » (Romains 6 :11), et faites-le continuellement ! Que ce soit votre attitude dés le matin et pendant toute la journée. Demeurez inébranlable sur le terrain de la Croix, où un abîme de mort vous sépare de tout ce qui appartient au monde et qu’il vous est interdit de toucher. Uni avec votre Seigneur Ressuscité, vous pourrez alors aller de l’avant et déclarer la guerre aux puissances des ténèbres ; car, si vous voulez demeurer dans la sphère spirituelle d’une manière ininterrompue, il faut que vous preniez l’offensive contre l’ennemi.

Que Dieu réveille Son Eglise et lui fasse comprendre que si seulement elle voulait prendre sa place avec Christ dans sa mort, telles les pierres immergées dans le Jourdain, alors, au nom de l’Eternel des armées et sous la conduite du chef des armées de l’Eternel que Josué représentait à Jéricho, elle aurait le pouvoir de prendre l’offensive en esprit contre les puissances des ténèbres. NOTRE ATTITUDE A PLUS DE PUISSANCE QUE NOUS NE LE PENSONS et si nous déclarons : « Je m’élève CONTRE les puissances des ténèbres, CONTRE les agissements du diable », l’Eternel notre Dieu les chassera de devant nous.

Voudriez-vous qu’Il les chasse de la mission où vous travaillez ? Quelles en sont les conditions ? En premier lieu, ne touchez pas à ce qui est maudit, à tout ce qui porte l’empreinte de Satan. Je ne puis pas ici développer en détail tout ce que cela comprend et vous n’avez pas besoin de chercher à le savoir avant que les occasions ne se présentent, mais ce que vous avez à faire, c’est de prendre la résolution de n’y toucher à aucun prix. Déclarez que vous êtes morts à tout ce que la puissance de Satan peut faire surgir autour de vous, à tout ce qui le concerne et tenez-vous-en calmement, en esprit, à cette attitude. Vous ferez l’expérience, comme beaucoup d’autres, qu’elle agit avec efficacité dans le domaine pratique et visible.

Demandez au Saint Esprit d’ouvrir vos yeux, au sujet de cette guerre offensive contre le prince de la puissance de l’air, et priez Dieu qu’Il fortifie puissamment votre esprit afin que vous puissiez prendre une attitude efficace de résistance contre toutes ses armées de démons. Relisez les passages que nous avons cités plus haut et déclarez : « Je les ai en extrême horreur, je les ai en extrême abomination, je veux démolir leurs autels, et réduire en miettes leurs statues ». Restez fermes et persévérez dans cette attitude, au Nom de Jésus, jusqu’à ce que les choses maudites aient été ôtées du camp d’Israël. Mais, en même temps, refusez d’avoir quoique ce soit à faire avec de « l’or » qui soit acquis au prix des souffrances qui pourraient en résulter pour les autres (comme dans le cas d’Acan). C’est de l’or maudit. Qu’aucun « or » n’entre injustement en votre possession, car il attirerait sur vous la malédiction. Ce n’est pas qu’il faille vous placer sous une loi de fer à ce sujet, mais simplement déclarer au nom du Seigneur que votre choix est fait et que c’est dans la communion avec Christ, en Sa mort, que vous voulez vivre, à jamais séparé par cette barrière infranchissable, de tout ce qui appartient au domaine de Satan. La malédiction alors ne tombera pas sur le camp et vous serez rendu capable de rester debout en face de vos adversaires. Il ne sera plus question que vous quittiez la mission où vous travaillez sous prétexte que vous n’y êtes pas assez apprécié, ni votre église parce que vous n’y trouvez pas tout ce que vous souhaitez y voir. Au contraire, vous resterez où Dieu vous a placé, vous vous maintiendrez sur votre terrain et ne tournerez pas le dos à l’ennemi qui voudrait vous chasser de ce lieu. Au Nom du Dieu Tout Puissant, ce seront les esprits séducteurs de Satan qui en seront expulsés, pour Sa gloire.

« Je m’en tiens à Romains 6 et, au Nom de Jésus, je compte sur l’Eternel des armées pour chasser l’ennemi devant moi ». Par cette proclamation de victoire, l’ennemi sera chassé de votre vie de famille qui ne sera plus troublée, il sera chassé de ces pauvres victimes du péché, dans les repaires de ténèbres de nos cités, il sera chassé devant vous dans tout le pays où vous entrerez pour le posséder, parce que vous invoquerez la victoire du Seigneur Ressuscité.

« Le Dieu d’éternité est ton refuge ; et au-dessous de toi sont les bras éternels ; il chasse l’ennemi de devant toi et Il dit : Extermine » (Deutéronome 33 :27, version révisée anglaise)

La malédiction en Eden.

Nous avons étudié, dans les chapitres précédents, les raisons pour lesquelles Dieu a chassé les Cananéens de leur pays et pourquoi leur destruction dut être opérée d’une manière aussi radicale. Nous avons brièvement exposé le fait que Jéricho, étant une cité maudite, les Israélites ne devaient toucher à rien qui lui appartenait, sous peine d’attirer sur eux-mêmes la malédiction qui reposait sur cette ville. Je désire maintenant m’étendre davantage sur ce sujet et en tirer des conclusions qui nous feront mieux comprendre ce que cela signifie, pour notre Seigneur Jésus-Christ, d’être devenu malédiction pour nous, en Golgotha. En toute réalité, Christ S’est chargé de notre malédiction, mais pour que nous puissions nous rendre compte de ce que représente ce fait, il nous faut sonder la Parole de Dieu et comparer les Ecritures entre elles. Ayant cela en vue, examinons pour commencer la malédiction prononcée en Eden. Genèse 3 :14 nous dit : « L’Eternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les animaux des champs ».

L’ordre selon lequel Dieu intervint vis-à-vis d’Adam, d’Eve et du serpent, est digne d’attirer notre attention. En premier lieu, il s’adressa à Adam : « L’Eternel Dieu appela l’homme et lui dit : Où es-tu ? »

Deuxièmement, il parla à la femme : « L’Eternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? »

Enfin, il se tourna vers le Serpent, la cause première du péché, et lui dit : « Tu seras maudit ». Cet ordre fut interverti lorsque Dieu énonça les sentences de jugement à leur égard.

En premier lieu, le jugement fut prononcé sur le serpent qui fut maudit parce qu’il était la cause initiale de tout le mal et aussi le premier dans l’ordre hiérarchique, puis Dieu s’adressa à la femme et lui dit que, bien qu’elle ait été séduite et trompée, elle ne pourrait pas échapper à la souffrance qui allait résulter de son acte. Et, pour finir, l’homme, ayant transgressé volontairement l’ordre de Dieu, reçoit sa sentence : « C’est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain ».

Il est frappant de constater que c’est la femme qui, ayant été séduite, fut cependant choisie pour devenir l’instrument de la défaite de Satan par le moyen de la Postérité à laquelle elle devait donner naissance, Genèse 3 :15. C’est une grande leçon que Dieu nous enseigne par là : Il peut tourner les machinations du diable envers les croyants à sa propre confusion, les faire devenir des armes qui serviront à le vaincre lui-même. Toute transgression volontaire attire un châtiment de Dieu, lors même que le transgresseur a obtenu son pardon. Mais il n’en est pas moins vrai que les séductions que Satan exerce sur les Chrétiens peuvent devenir, par la grâce de Dieu, un moyen de le faire tomber dans la fosse qu’il a creusée lui-même. Que les enfants de Dieu qui ont été induits en erreur par l’Ange de lumière, séduits par des manifestations surnaturelles, et qui sont tombés dans le désespoir et l’obscurité spirituelle lorsqu’ils se sont aperçus qu’ils avaient fait fausse route, puissent recevoir consolation et encouragement par le moyen de ce récit de la chute en Eden !

Eve a été séduite par le serpent, mais, dans Sa miséricorde, Dieu fit aussitôt la promesse que, d’elle précisément, viendrait la défaite de son séducteur.

Peut-être, dans votre vie passée, vous êtes-vous un jour engagé sur un chemin qui n’était pas celui de Dieu. Vous étiez sûr d’accomplir Sa volonté, mais, dans la suite, vous avez compris que vous aviez été fourvoyé par l’ennemi. Ne vous découragez pas ! Dieu a la puissance de vous ramener sur la voie droite, où vous serez en sécurité, et Il pourra Se servir de cette expérience même pour vous donner un plus grand discernement de Ses pensées et un service plus effectif pour les autres.

Oui, ces expériences amères que vous avez faites dans le passé, lorsque vous êtes tombés dans les pièges que l’ennemi perfide avait tendus sous vos pas, peuvent devenir dans l’avenir le moyen de lui infliger d’écrasantes défaites. (Voir Luc 22 :31-32.)

Comment la malédiction fut perpétuée dans le nouveau monde après le déluge ?

Nous arrivons ensuite à une triste histoire. Genèse 9 :25 nous raconte ce qui arriva à celui-là même qui avait fait passer sa famille hors de l’ancien monde dans le nouveau par le moyen de l’arche. Noé s’enivra et « quand il se réveilla de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet et il dit : maudit soit Canaan ». Dans l’arche avec Noé étaient entrés ses trois fils : Sem, Cham, et Japhet. Cham devint le père de Canaan, petit-fils de Noé. Nous lisons dans Habacuc 2 :15 ; « Malheur à celui qui fait boire son prochain, à toi qui verses ton outre et qui l’enivres, afin de voir sa nudité ! » Il semble clair que ce verset se rapporte à cet épisode de la vie de Noé et qu’il indique que Noé a été induit par quelqu’un à commettre l’action dont il s’est rendu coupable. Peut-être fut-ce par Canaan sur lequel il prononce ensuite une sentence de malédiction. Eve avait été séduite en Eden par le serpent et maintenant, de nouveau, l’ennemi de Dieu et de la race humaine réussit à reprendre pied sur la terre qui vient d’être purifiée, en séduisant l’homme qui devait être le chef du nouveau gouvernement institué par Dieu pour le monde.

La malédiction tomba donc sur Canaan et, par lui sur les Cananéens qui, des siècles plus tard, durent être expulsés du pays de Canaan par les Israélites. « Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth ; et les Jébusiens, les Amoréens, les Guirgasiens, les Héviens, les Arkiens, les Siniens, les Arvadiens, les Tsemariens, les Hamathiens. Ensuite, les familles des Cananéens se dispersèrent » (Genèse 10 :15-18).

La sentence de malédiction qui a frappé Satan, n’a jamais été révoquée, et celle qui a atteint les Cananéens fut le résultat du fait qu’ils étaient livrés à la puissance du diable et que, depuis les jours de leur ancêtre Canaan, cette puissance avait libre carrière pour agir en eux et par eux. De là vient la condition des races cananéennes du temps de Josué, et la raison pour laquelle il dut les exterminer.

La malédiction qui frappe les transgresseurs de la Loi Divine.

En contraste avec l’histoire de Cham, de Canaan et de leurs descendants, nous pouvons tracer la lignée de la postérité bénie de Sem, dont nous trouvons les représentants, quelques siècles plus tard, réunis en tant que nation, au pied du Mont Sinaï où Dieu leur promulgue la loi. Dans les chapitres 27, 28 et 29 du Deutéronome, nous avons les discours de Moise dans lesquels il prédit aux Israélites les malédictions qui s’attacheront à eux s’ils viennent à violer cette loi. CETTE MALEDICTION-LA, NON PLUS, N’A JAMAIS ETE ANNULEE. Elle se prolonge à travers les siècles, simultanément avec celle qui l’avait précédée.

Il y a donc trois grands groupes de « malédictions » qui ont été en vigueur dans le monde dès son origine et le sont encore aujourd’hui :
La malédiction qui fut prononcée en Eden contre le diable, à l’égard de laquelle nous disons : « Amen, ainsi soit-il, puisse-t-elle arriver bientôt à produire tous ses effets ! »

La malédiction de Dieu qui frappa autrefois les Cananéens par le moyen de leur ancêtre qui se manifesta par leurs pratiques de sorcellerie et de spiritisme et fit venir sur eux le jugement qui leur fut appliqué par Israël. A ce groupe de malédictions appartiennent toutes les manifestations occultes et les œuvres du diable qui s’accomplissent par le moyen de ceux qui s’identifient à lui en pratiquant des choses défendues. Là aussi nous prononçons notre « Amen ».

La malédiction, qui s’attache à tous ceux qui violent la loi donnée par Dieu au Sinaï, malédiction qui fut exposée par Moïse sous tous ses aspects avant que la postérité sainte de Sem pénètre en Canaan. Que dirons-nous à l’égard de cette malédiction-là ? Mes lecteurs feront bien de relire ces trois chapitres du Deutéronome à la lumière de ce message. Moïse, le représentant de Dieu, devait se tenir devant le peuple d’Israël et prononcer ces anathèmes divins contre tous ceux qui transgresseraient la loi donnée par Lui au Sinaï. Pendant la période de 1500 ans qui suivit cette promulgation, à travers toute l’histoire de l’Ancien Testament, et jusqu’à nos jours, rien n’est intervenu pour annuler ces terribles sentences, si ce n’est l’œuvre accomplie à la Croix. L’apôtre Paul écrivait aux Galates (3 :10) : « Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la Loi, sont sous la malédiction, car il est écrit : Maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi et ne le met pas en pratique ». Jacques déclare que « si nous péchons contre un seul commandement, nous devenons coupables de tous » (Jacques 2 :10). Il suffit donc qu’un seul point de la Loi ait été violé pour qu’il nous amène sous le coup de la malédiction.

Quel espoir peut-il donc y avoir pour le juif et le païen, pour les lecteurs de l’apôtre Paul, pour nous-même ?

Le remède Divin.

Mais ici intervient la Croix, le Remède de Dieu. L’apôtre écrit : « CHRIST NOUS A RACHETE DE LA MALEDICTION DE LA LOI, ETANT DEVENU MALEDICTION POUR NOUS, car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois » (Galates 3 :13).

Oh ! Enfants de Dieu, réalisez-vous que tous ceux qui n’acceptent pas le Seigneur Jésus-Christ comme leur Substitut sont sous la malédiction de la Loi ? Christ a été fait malédiction pour nous sur la Croix du Calvaire, mais la malédiction n’a pas cessé de reposer sur le diable, ni sur ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi ; CE N’EST DONC QU’AU CALVAIRE QU’ELLE EST LEVEE POUR CEUX SEULEMENT QUI VEULENT ACCEPTER LE SUBSTITUT QUE DIEU A PREPARE. Le Calvaire est le seul et unique endroit où nous pouvons être soustraits à la colère de Dieu. Là, il n’y a point d’anathème. Nous échappons à la malédiction du serpent, à celle du péché ; là, nous trouvons un Refuge en Jésus-Christ.

Oui, c’est en faisant reposer votre foi sur Lui seul que vous pourrez trouver un abri, en étant enseveli avec Lui, devenu une même plante avec Lui, en demeurant caché en Lui. Hors de Lui, nous sommes sous le poids de la malédiction de la loi violée. En Lui, parce qu’Il s’en est chargé, nous en sommes libérés.

Plus profond encore nous conduisent ces paroles : « Maudit est quiconque est pendu au bois ». Elles nous révèlent de quelle façon le jugement a été exécuté contre l’ancienne création. Sommes-nous prêts à dire « Amen » à l’égard de la malédiction qui a frappé cette première création, le vieil homme, que Christ a porté sur la Croix ? Il a subi à notre place les effets de la colère de Dieu, contre ceux qui enfreignaient la Loi, et ce n’est qu’en prenant notre place en Lui qu’il nous est possible d’y être soustrait. « Christ a été fait malédiction pour nous », mais tous ceux qui ne sont pas en Jésus-Christ, enracinés en Lui, sont encore les objets de la malédiction qui s’attache au péché. La seule manière d’en expérimenter la libération est, cela est clair, de nous identifier à Celui qui S’en est chargé et de déclarer que Sa mort est devenue la nôtre. Nous sommes alors rendus capables de remporter la victoire sur Satan et sur toute sa puissance, comme les Israélites le firent à Jéricho, à la condition qu’ils ne touchent pas aux choses « vouées à l’interdit ».

Avez-vous déjà pris la position qui vous appartient en Christ en face de Satan et de ses œuvres maudites ? Avez-vous demandé à Dieu de rendre efficace à leur égard la malédiction qu’Il a prononcée ? Quand le diable vous attaque, rappelez-lui qu’il est sous le coup de la malédiction divine, et il se retirera de vous. N’oubliez pas ce qui est écrit du serpent : « L’Eternel Dieu dit : Tu seras maudit ».

La malédiction de Dieu prononcée par Ses représentants.

Nous trouvons de nombreux exemples dans la Bible de serviteurs de Dieu, Ses représentants ici-bas, qui osèrent exprimer la malédiction de Dieu sur tout acte portant l’empreinte des agissements de l’ennemi.

NOE :

En premier lieu, Noé. Comme nous l’avons vu, il maudit Canaan, parce que sa conduite avait été inspirée par Satan. Si vous êtes « uni au Seigneur » et si, en Lui et avec Lui, vous avez pris position contre les puissances des ténèbres, si vous réalisez profondément que la colère Divine repose sur le péché et sur le Diable, vous avez le droit de proclamer en Son Nom l’attitude qui est la Sienne à leur égard.

MOISE :

Puis il y eut Moïse, l’homme de Dieu qui, en tant que représentant de l’Eternel vis-à-vis du péché, invoqua Sa malédiction sur tous ceux qui transgressaient Sa loi.

DEBORA :

Ensuite vint Débora ! Que voulut-elle dire quand elle prononça cette parole : Maudissez Méroz, dit l’Ange de l’Eternel, maudissez, maudissez ses habitants. Car ils ne vinrent pas au secours de l’Eternel, au secours de l’Eternel, parmi les hommes vaillants » (Juges 5 :23). Nous lisons dans Juges 4 :4 que Débora « jugeait Israël » en ce temps-là et que les hommes d’Israël montaient vers elle pour être jugés, parce qu’ils constataient qu’elle avait un discernement, une sagesse spirituelle qui lui avaient été donnés par Dieu. Pourquoi fit-elle entendre ces imprécations contre Méroz ? Parce qu’elle compris que les habitants de cette ville s’étaient mis du côté de Satan, en tant que dieu de ce monde qui régit et inspire tout mal et tout péché. Sa voix ne fut donc qu’un instrument par lequel l’Ange de l’Eternel déclara que la malédiction divine allait tomber sur eux. A cause de leur apathie, de leur inaction dans ce temps de crise par lequel passait Israël, ils avaient en fait pris le parti du diable au lieu de prendre celui de Dieu.

Cela ne veut pas dire que Débora ait « maudit » Méroz, mais ces imprécations furent le résultat de son discernement spirituel, car elle se rendit compte, ce qui est encore vrai aujourd’hui, que, lorsque des crises graves menacent le pays ou le peuple de Dieu, la neutralité n’est pas possible. Eviter de « prendre parti » quand l’ennemi attaque, dénote une apathie spirituelle qui ne peut venir que du diable ; c’est la raison pour laquelle cette attitude conduit les âmes qui s’y livrent à partager la malédiction qui pèse sur Satan.

Parce que les conducteurs dont nous avons parlé se tenaient pleinement du côté de Dieu dans la manifestation de Sa Justice, ils reçurent une compréhension divine de la cause, de l’origine réelle des choses, ils virent les évènements du point de vue de Dieu et parlèrent en conséquence.

Noé prédit la malédiction qui allait tomber sur Canaan, et qui fut mise à exécution plus tard par Israël.

Moïse, ayant été instruit sur la montagne par Dieu Lui-même, que tous ceux qui transgresseraient la loi, se mettraient sous le coup de la malédiction qui avait frappé le serpent, fit entendre ses avertissements à Israël.

Débora à son tour, comprit que la malédiction atteint toujours ceux qui se refusent à souffrir pour la justice lorsque Dieu a besoin de leur concours pour résister aux ennemis de Son peuple.

JEREMIE :

Nous arrivons ensuite à Jérémie qui s’écria : »Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui »…et : « Béni soit l’homme qui se confie dans l’Eternel et dont l’Eternel est l’espérance » (Jérémie 17 :7). Pourquoi n’avoir pas dit : « Malheureux est l’homme qui se confie dans l’homme ? » Sans doute parce qu’il était inévitable que la loi porte son fruit, la malédiction qui doit tomber sur tous ceux qui se confient en l’homme plutôt qu’en Dieu. Par contre, la bénédiction divine, avec toutes les richesses de la Vie éternelle, repose sur ceux dont l’Eternel est la confiance. En qui placez-VOUS votre confiance ?

Jérémie a-t-il prononcé une malédiction ? Non pas, il exprimait seulement ce que sa vision spirituelle lui avait révélé, à savoir que quiconque se confie en l’homme, encourt la malédiction qui a frappé le diable, et cela parce qu’il s’identifie à l’attitude de rébellion de Satan envers Dieu. Jérémie dit aussi : « Maudit soit celui qui fait avec négligence l’œuvre de l’Eternel » (Jérémie 48 :10), c’est-à-dire « lâchement, nonchalamment, avec insouciance ». Ceci signifie que le Seigneur ne fera jamais prospérer un travail que vous accomplissez pour lui, si Sa bénédiction doit contribuer à suppléer à votre paresse ! Dans ce cas, votre travail ne mériterait que la malédiction et la flétrissure de Dieu. Dans le ciel, la volonté de Dieu est faite avec empressement, avec diligence ! Dieu n’enverra certainement pas Son Saint-Esprit pour coopérer avec vous et apporter Sa bénédiction sur l’œuvre de vos mains, si celle-ci est accomplie avec mollesse, avec négligence, si votre cœur ne s’y donne pas tout entier. Vous dites que ce que vous faites est de peu d’importance, que cela ne vaut pas la peine d’être remarqué ? Mais ne savez-vous pas qu’il n’y a pas de choses insignifiantes pour Dieu ? Si vous êtes négligent dans les petites choses, vous le serez aussi dans les grandes. Il y a bien des Chrétiens qui demandent à Dieu de bénir leur travail, mais qui sont trop paresseux pour faire à fond ce qu’ils ont à faire, trop peu consciencieux pour accomplir toute leur part, de façon à ce que Dieu puisse y mettre Sa bénédiction. Dieu n’a jamais fait des miracles pour éviter à Ses enfants de prendre de la peine et de travailler de toutes leurs forces. (1 Thessaloniciens 4 :10-12)

Quelqu’un a dit : « Sainteté et labeur doivent être couronnés de succès ». Cela est exact. La sainteté est nécessaire et doit être mise au premier rang, mais elle doit être accompagnée d’un effort consciencieux. Si vous voulez obtenir la bénédiction de Dieu, soyez absolument fidèles dans les moindres choses et accomplissez-les aussi consciencieusement que vous en accompliriez de plus grandes ; car ces petites choses peuvent finalement se trouver être des grandes choses.

MALACHIE :

Dans le livre de Malachie enfin, nous lisons encore : « Vous êtes frappés par la malédiction… Vous me trompez dans les dîmes et les offrandes » (Malachie 3 :8-9). Dans ce passage, il est de nouveau fait mention de la malédiction, et cette fois en relation avec cette question : « Un homme trompera-t-il Dieu ? » Une fois de plus, cette leçon nous est enseignée, qu’il existe depuis le jour de la chute en Eden, une loi établie par le Créateur, qui fait venir d’une manière presque automatique Sa malédiction sur ceux qui adoptent une fausse attitude à son égard. Malachie, comme tous les autres prophètes et représentants de Dieu, n’a fait que donner expression à ce que Dieu lui avait révélé : les Israélites, tout religieux qu’ils soient, étaient maudits parce qu’ils trompaient Dieu en gardant pour eux-mêmes ce qui était dû à leur Créateur. L’ABOUTISSEMENT DE L’ŒUVRE DE CHRIST : « IL N’Y AURA PLUS D’ANATHEME ».

Comment la malédiction peut devenir une arme de victoire par la prière, d’après l’enseignement de notre Seigneur Jésus-Christ.

Cherchons maintenant dans le Nouveau Testament, sous la dispensation de l’Evangile, ce qu’il a à nous enseigner à ce sujet. Nous trouvons dans le onzième chapitre de Marc un passage remarquable, où nous voyons le Seigneur Jésus maudire un figuier et Ses disciples lui dire : « Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché » (Marc 11 :21). Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi… non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne : ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait » (Matthieu 21 :21). Le figuier a séché par l’effet de la malédiction.

NON SEULEMENT VOUS FERIEZ CE QUI A ÉTÉ FAIT A CE FIGUIER… !

Cet incident, fait digne d’être noté, est raconté en rapport avec des instructions que Jésus donne à Ses disciples sur la prière : « Je vous le dis en vérité…, si quelqu’un ne doute point en son cœur, mais CROIT QUE CE QU’IL DIT ARRIVE, il le verra s’accomplir… C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant croyez que VOUS L’AVEZ RECU et vous le verrez s’accomplir » (Marc 11 :23-24). Comparez ceci avec : « Non seulement vous FERIEZ ce qui a été FAIT au figuier… » Ici, la prière est identifiée avec l’action, ou, pour le dire plus simplement : « Prier, c’est Faire qu’une chose arrive ». Il est écrit dans le même passage : « Si quelqu’un DIT à cette montagne… » « Dire » est donc aussi un moyen de « Faire ». Le Seigneur a « maudit » le figuier, qui sécha. A-t-Il à ce moment-là mis en action, pour ainsi dire, la Loi de la malédiction qui est en vigueur dans le monde ?

Toujours est-il que ce fait est évident : Le croyant est autorisé, par les paroles du Maître, à dire dans la prière, à l’égard de toutes les choses dont Satan est l’instigateur et qu’il met à exécution : « Que la malédiction de Dieu s’étende à tout ce qui reçoit son inspiration et trouve son origine dans les plans du dieu de ce monde ». Que ce soit dans le domaine séculier ou dans le domaine religieux.

A mesure que votre vision spirituelle devient plus précise, vous vous rendez compte, n’est-il pas vrai, qu’un grand nombre d’œuvres, actuellement, ne pourront pas subsister car, comme la maison dont parle Matthieu 27 :26-27, elles sont bâties sur le sable. Pourquoi ne pas vous approcher de Dieu et lui dire : « Seigneur, qu’il en soit pour telle ou telle œuvre comme il en a été pour le figuier ». N’avez-vous pas souvent rencontré des « figuiers » religieux qui ne portaient que des feuilles et point de fruits ? Qu’avez-vous fait alors ? Vous êtes-vous détourné en disant : « Comme c’est triste ! » Pourquoi n’êtes-vous pas allé au Seigneur en disant : « Seigneur dessèche cet « arbre », afin que les âmes ne soient pas trompées par son moyen. » C’est là ce qu’il faut faire… Plutôt que de parler et de discuter à ce sujet, mettez-vous à genoux, et demandez à Dieu de « faire sécher » ce qui est stérile et de fortifier ce qui vient de Lui. Le Seigneur a dit : « Non seulement vous ferez ce qui a été fait au figuier », chose d’importance relative, mais plus tard, vous vous trouverez en face de « montagnes » ! Si votre foi est devenue assez forte pour dessécher un figuier stérile, vous serez aussi capable de transporter la « montagne » en lui disant : « OTE-TOI DE LA ET JETTE-TOI DANS LA MER, et cela se fera ».

« Si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point… » (Matthieu 21 :21). Si vous savez que Dieu est pour vous, qu’Il appuie vos paroles, il n’y aura pas de doute dans votre cœur.

Ce n’est pas par rancune, par ressentiment, dans un esprit de vengeance, que Christ a desséché le figuier. Il l’a fait probablement dans le but d’enseigner à Ses disciples le fonctionnement d’une certaine loi. Vous, de même, ne priez pas pour que les « figuiers stériles », spirituellement parlant, soient frappés de la malédiction à cause de l’épreuve qu’ils représentent peut-être pour vous, ou parce que leur disparition pourrait vous apporter quelque sujet de gloire. Que votre prière soit inspirée par cette pureté de motifs qui vient de l’unité avec Christ ressuscité, ne cherchant qu’à accomplir les œuvres de votre Maître.

Le témoignage de Paul.

Nous avons encore un exemple de cette même profonde perception des choses divines par rapport au fonctionnement de la loi de la malédiction, dans cette déclaration de Saint Paul : « Si quelqu’un vous annonce un autre évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème » (Galates 1 :9). L’apôtre avait une vision très nette de la peine encourue par ceux qui délibérément rejettent l’évangile de la substitution, Christ portant la malédiction à notre place. Si quelqu’un refuse de croire à ce fait, il est irrémédiablement maudit, car la condamnation du péché est sur lui et, de plus, il s’identifie avec l’anathème qui est prononcé sur le diable qui l’a aveuglé et l’a rendu captif.

Quelles paroles solennelles ! « Si quelqu’un vous annonce un autre Evangile que celui que vous avez reçu, QU’IL SOIT MAUDIT ». Là, de nouveau, se manifeste cette loi implacable de la malédiction, à laquelle on ne peut échapper que sur le terrain du Calvaire. Si un homme ne veut accepter que Christ ait été fait malédiction à sa place, il devra porter lui-même sa propre malédiction. En fait, elle repose déjà sur lui et ses résultats flétrissants ne se feront pas attendre. Pensez à tous ceux qui prêchent un autre évangile que celui de Golgotha ! N’est-ce pas une malédiction en soi-même que de flétrir les vies des autres gens en leur inculquant des notions mensongères qui auront leur aboutissement terrible dans une éternité de désespoir et de tourments ? Oui, en vérité, c’est une malédiction que des missionnaires en terre païenne puissent détourner des Chrétiens indigènes de l’œuvre expiatoire de Jésus-Christ en leur prêchant « un autre Evangile » que celui de la Croix ! Une responsabilité écrasante pèse sur le prédicateur et sur le ministre qui ne fait que renforcer la malédiction qui repose sur les hommes en s’abstenant de leur faire connaître l’Unique Remède Divin, l’Evangile de la Croix de Christ. « QU’UN TEL HOMME SOIT MAUDIT » déclare Paul. Que l’anathème dont il n’a pas voulu être délivré en croyant que l’Agneau de Dieu s’en est chargé pour lui, porte ses fruits amers dans sa propre vie ! Combien ces choses sont solennelles ! « C’est la Parole de Dieu qui nous les fait connaître et qui nous révèle qu’elles existent aujourd’hui dans le monde, que nous voulions le reconnaître ou non ».

Nous sommes maintenant à même de comprendre pourquoi le Seigneur a pu dire : »Retirez-vous de Moi, maudits ; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges ». (Matthieu 25 :41. Ce vingt-cinquième chapitre de Matthieu nous donne une description du jugement des nations qui aura lieu lors du retour du Fils de l’Homme, et nous pouvons y lire entre les lignes que l’indifférence professée envers « l’un des plus petits de Ses frères », par la deuxième catégorie de personnes décrites dans les versets 41 à 46, n’est pas seulement une attitude dure et égoïste vis-à-vis de ceux qui souffrent et qui manquent du nécessaire, mais qu’elle signifie le rejet du Seigneur lui-même. Ceux qui se détournent ainsi de Lui, se livrent et s’identifient à celui qui est maudit dès le commencement, celui qui séduit tous les habitants de la terre.

Il n’y aura plus de malédiction.

Mais il viendra un jour où « il n’y aura plus d’anathème » (Apocalypse 22 :3), car Satan aura été jeté dans l’étang de feu et de soufre. Aussi longtemps que le diable sera dans le monde, la malédiction sévira parmi les fils des hommes. L’humanité ne pourra jamais s’y soustraire avant d’avoir été débarrassée de sa présence infernale. Pas une ligne dans le Livre de Dieu ne donne crédit à la théorie qui prétend qu’un jour Satan sera sauvé. Que personne ne se laisse duper par cette invention diabolique. Il n’y a aucun espoir quelconque que la malédiction qu’il a méritée finisse ailleurs que dans le lac de feu et de soufre, en compagnie du faux Prophète et de la Bête, animés par son esprit.

Si, parmi mes lecteurs, il se trouve quelqu’un qui croit qu’un jour viendra où Satan sera sauvé, sachez que vous ajoutez foi à un mensonge des esprits séducteurs, mensonge qui émane de l’abîme. Il faut que les Chrétiens sachent contrôler par l’étalon de la Parole de Dieu les mille et une doctrines qui foisonnent dans le monde aujourd’hui.

A mesure que vos yeux s’ouvriront et que vous constaterez l’étendue des ravages commis par le diable, depuis Eden jusqu’à nos jours, et ceux qu’il fait dans le monde actuellement, il montera des profondeurs de votre esprit où Dieu habite, rien de moins, mais rien d’autre qu’un fervent « AMEN », quant à la MALEDICTION prononcée sur Satan et toutes ses armées ténébreuses dans le jardin d’Eden. Ceux qui connaissent, par expérience, quelque chose de ce que représentent les attaques des puissances des ténèbres, ont en leurs mains une arme puissante dont ils peuvent faire usage contre elles. Tout en demeurant à l’abri du sang de Golgotha, qu’ils déclarent à l’ennemi : « Tu es sous la malédiction de Dieu. Car IL EST ECRIT : TU SERAS MAUDIT ». Déjà paraît à l’horizon l’accomplissement de cette parole ! L’heure approche où le prince des ténèbres, « le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre » (Apocalypse 12 :9) sera jeté dans l’abîme !

Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est une arme infaillible qui nous assure la victoire et la délivrance ! Cette arme, grâces soient rendues à Dieu, est à notre disposition dans l’Evangile. Là nous trouvons l’assurance que la Croix du Calvaire nous affranchit de toute malédiction. En saisissant nous-mêmes cette délivrance, nous pouvons ensuite proclamer aux puissances des ténèbres qui déjà sont sous les pieds de notre Seigneur glorifié (Éphésiens 1 :20-22 ; 1 Corinthiens 15 :27) : « Au nom de Jésus, je dis Amen à la malédiction que Dieu a prononcée sur vous, retirez-vous de moi ! »

Serviteurs de Dieu, tenez ferme à votre poste, au fort de la bataille, revêtus de toute l’armure de Dieu, fortifiés par la puissance de Son Esprit et sachez faire usage de la vérité révélée dans la Bible. Emparez-vous des armes de guerre qui ont été forgées pour que vous remportiez la victoire par leur moyen. Elles sont à votre disposition dans l’arsenal de la Parole de Dieu afin que par elles, « vous combattiez le bon combat » (1 Timothée 1 :18). Que, par le moyen des Saintes Ecritures inspirées de Dieu, vous deveniez « accomplis et propres à toute bonne œuvre » (2 Timothée 3 :16-17).

Loué soit le Seigneur pour Golgotha ! Christ nous a sauvés ! Oui, « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous »! (Galates 3 :13).

« Grâces soient rendues à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Corinthiens 15 :57).

« Ils l’ont vaincu à cause du Sang de l’Agneau, et à cause de la parole de leur témoignage et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort » (Apocalypse 12 :11).

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