Il semble que l’ancien héros anglais du rugby, Jason Robinson, ait expérimenté toute une longue vie d’émotions pendant sa courte vie.
Par exemple, il a marqué un essai contre l’Australie dans la finale de la Coupe du Monde en 2003 que l’Angleterre a gagne la coupe. Puis il a célébré la victoire avec son équipe dans un des matches les plus palpitants de l’histoire du rugby.
Lui et ses partenaires ont pris le temps de déguster une gorgée de thé avec la reine Élisabeth, et ensuite passer dire un petit « bonjour » à Tony Blair, qui etait le premier ministre a ce moment-la.
Ajoutez à cela le plus grand contrat du rugby anglais, un million de livres sur quatre ans, qu’il a signé avec son équipe, les Sharks (Requins) de Sale, a l’époque et vous avez le commencement de quelques sourires, pas vrai ?
Il joua aussi dans l’équipe nationale qui a été battu à Paris dans la final de la Coupe de Monde en 2007.
Mais il y a un coté « grimace » au tableau. Quand il était enfant, Jason a vu sa mère battue par son beau-père ivre. Quand il n’était qu’un jeune rugbyman, son penchant à faire la fête l’a conduit à quelques escarmouches avec la loi et sa vie a lentement commencé à partir en vrille.
Entre les hauts et les bas, intervint une expérience plus puissante que tout ce qu’il avait connu jusqu’alors. Sa vie en fut littéralement bouleversée.
Enfance difficile
Jason grandit dans un quartier dur de Leeds. Il n’avait jamais connu son papa Jamaïcain, mais il connaissait trop bien son beau-père. Celui-ci aimait faire la bringue les week-ends et il plongeait sa famille dans la détresse. Sa femme et ses enfants vivaient dans la crainte des violences de sa colère.
« Il y avait du sang, des querelles et des cris. Des assiettes et des verres volaient au gré de sa fureur. Une fois, la télévision fut jetée par la fenêtre dans la rue », se souvient tristement Robinson.
Le jeune homme souhaitait la mort de son beau-père ; et finalement après un furieux affrontement, le fauteur de trouble les quitta. Pour Jason, pourtant, le trouble restait au plus profond de lui-même. L’école ne l’inspirait guère, mais heureusement, une chose l’emballait : le rugby.
Il n’était pas grand mais il courait vite, il était insaisissable et il excellait dans ce sport. « J’aime beaucoup jouer au rugby… sur n’importe quel terrain » disait-il.
Le jour suivant son 17ème anniversaire, il passa professionnel, jouant à Wigan dans la Rugby Ligue. Il disputa 302 matches avec cette équipe, marquant 184 essais. Il était hyper-populaire dans cette ville, qui est folle de rugby, et il en tira un maximum. Ou du moins, il essaya.
L’alcool et les fêtes exigèrent leur tribut. Il fut mis en examen pour voie de fait, rixe, et divers délits. Il eut deux enfants de deux femmes différentes. « À cette époque, les gens de l’extérieur devaient me regarder en pensant : ‘Quel est son problème ? Il a de l’argent, une maison, et tout va bien pour lui’. Les gens ne voient pas le vrai vous-même, quand vous rentrez chez vous et que vous vous sentez seul et vide. Vous essayez de remplir votre vie de nouvelles choses, une nouvelle voiture, ou n’importe quoi. Mais rien ne vous satisfait. C’est seulement du bricolage. »
Il ne voyait pas de solution. « Je m’étais fourvoyé dans un trou profond et je ne pouvais pas en sortir… Bien que le monde soit à mes pieds, tout se détériorait. J’avais un grand succès au stade, mais en dehors du stade, mes problèmes m’écrasaient. »
Je veux être comme cet homme
À cette époque, il fit la connaissance de quelqu’un qui eut un impact durable sur sa vie. Un grand Néo-Zélandais nommé Inga T’wingamala intrigua la jeune star déboussolée.
« Au travers du brouillard de mon désespoir, je ne pouvais pas ne pas le remarquer », se souvient Jason. « Parfois vous entriez dans la salle de musculation et vous trouviez Inga lisant sa Bible. Il la lisait à haute voix. Inga ne cherchait rien. Il ne sortait pas boire avec les autres gars. Il ne couchait pas avec les filles. Il n’avait pas la meilleure voiture dans le parking. Pourquoi était-il si heureux ? »
Jason et Inga devinrent amis. Le Nouveau Zélandais lui révéla la source de sa joie : une relation personnelle avec Jésus-Christ. La « formation religieuse » que Jason avait eue jusque là s’était bornée à quelques visites à l’école du dimanche pour gagner des bonbons. Mais maintenant il entendait parler d’un Dieu personnel qui l’aimait si puissamment qu’il était venu et qu’il était mort à la croix pour ses péchés. Il apprit que s’il mettait sa confiance en Jésus-Christ, il aurait le pardon et la vie éternelle ; et que sa vie terrestre changerait aussi.
Il commença à découvrir qu’Inga avait trouvé la clef. « Je voyais dans cet homme exactement ce que je voulais être… J’avais le sentiment que Dieu avait enlevé les écailles de mes yeux… Alors, je pris la décision de changer ma vie et je n’ai jamais regardé en arrière. Je suis en paix avec moi-même et heureux de ma foi. »
Imaginez la surprise et le scepticisme quand il annonça à ses camarades qu’il était devenu chrétien ! « Je suis sûr qu’ils pensaient, ‘Oui, oui, nous te donnons une semaine !’ Mais j’étais déterminé à leur montrer qu’ils avaient tort. Maintenant que je suis chrétien depuis (neuf) ans, ils sont bien obligés de me prendre au sérieux. »
Et sa vie a changé d’une manière draconienne. Il aime le verset dans la Bible qui dit : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos » (Mathieu 11 : 28, Français Courant). « Voilà ce qui m’est arrivé quand je suis devenu chrétien. J’ai senti qu’un grand fardeau m’était enlevé. J’ai ressenti que le Seigneur avait fait baisser la pression. »
Il vit maintenant avec son épouse Amanda et leurs trois enfants. « Je mène une vie meilleure avec plus de satisfaction qu’avant. Je suis devenu un meilleur papa, un meilleur mari, et je me sens moralement cent fois mieux qu’auparavant. »
Champions du Monde
A l’époque Robinson avait prit la décision de quitter Wigan pour les Sharks de Sale. Il fut aussi choisi pour l’équipe nationale. En 2003 il vécut le rêve de tout joueur de rugby : jouer dans l’équipe qui a gagné la Coupe du Monde de rugby en Australie.
Les Anglais avaient battu les Français en demi-finale, 24-7, sous une pluie battante pour arriver à une finale époustouflante contre leurs hôtes, l’Australie. Les hurlements des supporters anglais qui avaient voyagé jusqu’en Australie pour assister au match déferla sur eux comme une marée quand ils entrèrent sur le terrain pour la rencontre.
Certains considèrent le combat de ce jour-là comme l’un des plus beaux de l’histoire du rugby. La bataille acharnée basculait tantôt d’un coté, tantôt de l’autre. Juste avant la mi-temps, Jason fit une de ces plongées dont il a le secret, traversant la ligne de but pour marquer un essai. À la mi-temps l’Angleterre menait 14-6.
« … Je revis toujours cet essai dans ma tête », dit Jason « Je vois encore Lawrence Dallaglio lançant le ballon à Jonny Wilkinson. Moi et Ben Cohen crions pour la passe de Jonny, mais j’ai dû crier le plus fort parce qu’il me l’a lancé—et le reste, vous le connaissez. J’ai traversé la ligne de but dans le coin et vous avez sans doute remarqué comment toute l’émotion est sortie quand j’ai projeté le ballon en l’air. »
Les Australiens bataillèrent avec courage, et ils revinrent à l’égalité, marquant pendant les quelques secondes qui restaient du temps de régulation. Mais durant la prolongation, Jonny Wilkinson signa calmement le coup de pied qui donnait la victoire à l’Angleterre, 20-17. « … s’il y a un joueur au monde auquel vous pouvez faire confiance pour réussir un coup de pied tombé dans les dernières secondes d’une finale de Coupe du Monde, c’est Jonny Wilkinson. Au moment précis où le ballon quittait son pied, nous savions déjà tous qu’il passerait » dit Robinson.
Bien qu’il ait expérimenté un tas de bonnes choses, Robinson a gardé les pieds sur terre. Un journaliste a noté : « Mais s’il est un héros national après ses exploits en Australie – et c’est hors de doute – vous ne pourriez jamais le deviner en parlant avec lui. Il a un air de modestie et de calme qui contraste avec ses exploits… » (Manchester Online).
Peut-être que lorsque vous avez connu la souffrance, les sourires prennent un sens plus profond. Il sait ce qu’aurait pu être sa vie, et il sait qui est responsable de la différence. « C’est seulement par la grâce de Dieu que j’ai pu changer d’orientation » admet-il. « J’ai pris la meilleure décision de ma vie en décidant de suivre Jésus Christ. »
Sources consultées pour l’article :
« Jason Robinson–On and off the pitch » by Jonathan Carswell ; Manchester Online—Sport ; « Encounters—Sport ». L’autobiographie de Jason Robinson s’appelle : « Finding My Feet » (Hodder et Stoughton)